Une malédiction, tel est le poids qui s’est posé sur la couronne de France, quand le bucher des Templiers les consuma. Le fardeau des rois de France n’est pas prêt de s’alléger.
Louis de France naquit le 4 octobre 1289 à Paris, de l’union entre Philippe IV le Bel, roi de France et de Jeanne Ière, reine de Navarre. Premier fils et premier enfant de la famille, il est l’héritier au trône et fut éduqué en ce sens. Après sa naissance naquirent deux autres fils, Philippe et Charles, puis une fille Isabelle. Louis fut toujours très proche de sa sœur, qu’il tentait toujours de protéger, surtout après la mort de leur mère. Durant son enfance, il reçut une excellente éducation, digne de son rang, qu’elle soit intellectuelle et militaire.
En l’année 1305, à la mort de sa mère il hérita de la couronne de Navarre, mais sous la coupe de son père, il ne put s’y rendre qu’en 1307, pour se faire couronner avec son épouse Marguerite de Bourgogne.
Avec son entourage, en dehors de sa sœur, Louis eut toujours des relations compliquées, principalement avec son père. Ce dernier ne lui laissait aucune marge de manœuvre et vivre dans son ombre, alors qu’il était l’héritier, devenait de plus en plus difficile. Cela le rendit peu sûr de lui et facilement manipulable, quand quelqu’un s’intéressait à lui. Avec son épouse, ses relations étaient désastreuses. Marguerite était une femme éblouissante, mais peu satisfaite de son mari, qu’elle trouvait trop faible. Cela la conduisait à se trouver un amant et ainsi éclata l’affaire de la tour de Nesle, qui éclaboussa les fils du roi. Sa femme condamnait, Louis renia sa fille Jeanne, dont il pensait être sa bâtarde.
Le 29 novembre 1314, à la mort de son père, Louis devint roi de France, mais il fit face à de nombreux problèmes contractaient par son père. Principalement, il dut faire face à un rival de taille, son oncle Charles de Valois. Isolé dans son conseil, Louis recherche l’appui de ses frères Philippe et Charles et il négocia avec les nobles, faisant de nombreuses concessions, pour éviter la guerre civile. Malgré ses efforts, Louis n’était pas entendu et il lui fallait le plus rapidement possible se trouver une épouse, mais il était toujours uni à Marguerite et pour lui, il était hors de question de reprendre cette épouse indigne. Son choix de seconde noce se porta sur la charmante Clémence de Hongrie, il ne lui restait plus qu’à se débarrasser de Marguerite. L’avait-il fait assassiner ? Personne ne le sait, en tout cas, la reine de France fut retrouvée morte à Château-Gaillard où elle était enfermée. Son épouse morte, Louis était prêt à rejoindre sa nouvelle épouse, pour se marier le 19 août 1315. Les noces célébrés ont été suivis de peu par le couronnement royal au mois d'août 1315. Si les derniers nuages de l'affaire de la Tour de Nesle semble s'éloigner, Louis risque d'avoir beaucoup à faire pour s'assurer que nul conteste son pouvoir en attendant avec impatience que son épouse lui offre l'héritier tant attendu...

Le bref règne de Louis X n'a été que la continuité des dernières années du règne de son père Philippe le Bel. A son accession au trône, les soubresauts de l'affaire de la Tour de Nesle sont toujours là et il faut attendre le mariage du roi avec la belle Clémence de Hongrie en août 1315 pour que celle-ci semble appartenir au passé. Cependant, le début du mariage est entaché par les rumeurs concernant la disparition soudaine de la femme adultère de Louis, Marguerite de Bourgogne. De plus, la reine Clémence a mis plusieurs mois à consolider sa position puisqu'une grossesse n'a été officialisée que plusieurs mois après la noce.
Sur le plan politique, la France de Louis X n'est nullement une France pacifiée. Si les grands seigneurs ne se déchirent pas sur le champ de bataille, le moindre élément est un prétexte pour essayer d'accroître son influence au détriment des autres. Charles de Valois et son clan ont eu l'oreille du roi grâce au mariage de Clémence de Hongrie, ce qui n'est guère du gout de Louis d'Evreux, le frère cadet du comte de Valois. Le duché de Bretagne semble s'enfoncer dans une instabilité à cause de l'absence d'héritier avec les prétentions de Jean de Montfort. L'Artois est à nouveau âprement disputé entre Robert d'Artois et sa tante Mahaut, le premier ayant réussi à obtenir un nouveau procès pour examiner ses prétentions au comté.
A l'heure de la mort de Louis X, outre les problèmes de la régence à venir, sa dernière grande action résonne dans les palais royaux : son frère, Philippe de France, est parti chez les cardinaux afin de les inciter à rentrer en conclave à nouveau. Peut-être que les actions de ce frère cadet jalousé auront le mérite de faire gagner au roi le salut auprès du Tout-Puissant en agissant pour l'élection de l'évêque de Rome ?