Pseudo Web : morloki, ou Jeanne d'Avesnes sur le forum Age : Où avez-vous trouvé LRM ? : prd Comment le trouvez-vous ? : magnifique, génial, au point que j'ai déjà envie de me dédoubler Votre personnage est-il historique ou fictif ? historique, et pas des moindres Crédits images : petrova-gifs.tumblr.com (gifs), cyrine & ystananas (avatars)
Eleanor de Clare
O, full of scorpions is my mind!
Age : 22 ans, bientôt 23 Date & Lieu de naissance : 3 Octobre 1292 au château de Caerphilly (Glamorgan) Origine : De part sa mère, Joan d'Acre, elle est la petite-fille d'Edward Ier d'Angleterre, le Roi que l'on surnommait le fléau des écossais, et nièce de l'actuel Roi, Edward II d'Angleterre, alors que son père n'était personne d'autre que Gilbert "Le Rouge" de Clare, 7th Earl of Hertford, 6th Earl of Gloucester, 9th Lord of Clare, de son vivant un des nobles les plus influents du Royaume. En d'autres mots, elle est on-ne-peut-plus anglaise. Situation amoureuse : elle est l'épouse de Hugh le Despenser, une union qui semble plutôt bien fonctionner - du moins sur certains aspects -, puisqu'Eleanor a donné vie à ce jour à six enfants, dont le dernier en date vient tout juste de naître. Il s'agit de quatre garçons, Hugues (1308), Gilbert (1309), Edward (1310), John (1311), et de deux filles, Isabelle (1312) et Eleonor (16 juin 1315). Métier : Depuis la mort de son frère en 1314, Eleanor porte le titre Lady de Glamorgan. De part son mariage avec Hugh le Despenser, elle est également connue comme étant Lady Despenser, et s'apprête à devenir Baronne le Despenser après la mort de son beau-père, Hugh le Despenser, 1st Baron le Despencer. Depuis 1308, elle est une des dames de parages de la Reine Isabelle, des jolis termes que l'on pourrait interpréter comme 'espionne au service du Roi et des Despenser'. Si l'on prête attention aux rumeurs, elle serait également la maîtresse et favorite de longue date du Roi Edward II. Allégeance : ses propres intérêts, tout simplement. Et ceux-ci se trouvent être depuis bien des années auprès de son oncle, Edward II, auquel elle voue une grande affection qui, pour une fois, n'est pas feinte. Groupe : Lion Caractère : charismatique Ϟ charmeuse Ϟ élégante Ϟ vaniteuse Ϟ envieuse Ϟ sarcastique Ϟ susceptible Ϟ rusée Ϟ cultivée Ϟ intrigante Ϟ manipulatrice Ϟ rancunière Ϟ piquante Ϟ arrogante Ϟ excellente comédienne Ϟ patiente, sachant parfaitement attendre son heure Ϟ observatrice Ϟ pétillante Ϟ colérique Ϟ mystérieuse Ϟ calculatrice Ϟ hypocrite Avatar : Nina Dobrev
Que pensez-vous de la malédiction ? Une farce. La dernière tentative d'un mourant d'intimider son ennemi avant de mourir. Je doute que Philippe le Bel ou le Pape se soient montrés bien impressionnés par les paroles d'un mourant, et pourquoi l'auraient-ils ? On raconte seulement que le Roi de France avait lancé d'une voix agacé 'J'aurais du lui faire couper la langue'. Une leçon qu'il avait du apprendre à la dure, mais qui risquait bien de ne pas être oublié si rapidement, que ce soient par les héritiers du Roi de Fer ou bien par les hommes de pouvoir dans d'autres pays. Car l'opinion populaire ne se soucie guère du fait qu'une malédiction demande bien plus que quelques paroles prononcées par un vieux fou. Pour cela, il faut des potions, des incantations. Mais qu'importe cela au peuple quand l'histoire est si juteuse ? Et je dois bien avouer que cette histoire m'amuse, qu'elle pourrait bien être le moyen qui décrédibilisera encore d'avantage notre chère Reine. Ah, qu'est-ce que j'apprécie que de faire des allusions à cette fameuse malédiction, dont elle se trouve elle aussi touchée ! Peut-être n'y croit-elle guère, mais ce n'est sans doute pas le cas de son entourage.
Qu'êtes vous prêts à faire pour votre camp ? Quelle question ! Je crois que mes actions passées parlent pour elles-mêmes. Pour satisfaire mes envies de richesse et d'influence, j'ai laissé ma réputation être salie par des viles rumeurs selon lesquelles j'entretiendrais une relation incestueuse avec le Roi. Pour assurer que l'héritage des Clare revienne à mon époux et moi, j'ai mis fin d'une vie, avant même que celle-ci ne commence réellement. Et qui sait, peut-être que cet enfant sera bientôt rejoint dans l'au-delà par cette vache irlandaise qui lui servait de mère si elle continue à vouloir nous mettre des bâtons dans les roues. Enfin, pour permettre aux Despenser de s'élever encore d'avantage, j'encourage mon époux bien-aimé à poursuivre sa relation avec le Roi, même si cela signifie que ma couche doit rester vide durant de nombreux soirs. Et combien d'intrigues ai-je pu tisser pour garantir l’élévation des Despenser au-dessus de tous les autres, ou même pour décrédibiliser la Reine ? En somme, il n'y a sans doute rien devant lequel je ne reculerais pas. Pour ma gloire, et celle des miens. Gare à ceux qui oseront se dresser en notre chemin, car les Despenser frappent vite et juste.
Dernière édition par Eleanor de Clare le Sam 1 Aoû - 8:23, édité 8 fois
Leçon 1 : si l'on désire quelque chose, qu'on le prenne, là, tout de suite. On a toujours le temps de demander autorisation a posteriori.
Windsor, été 1297
« Vous souvenez-vous de ce que vous devez faire ? »
Joan d’Acre observait sa progéniture d’un air inquiet. Aucun d’eux n’était en âge de comprendre ni l’importance de l’entrevue qui allait avoir lieu d’un moment à l’autre, ni la situation précaire dans laquelle leur famille se trouvait désormais. Joan avait agi contre toutes les traditions de son époque en épousant un écuyer de son feu époux, Ralph de Monthermer, sans l’accord préalable de sa famille. Un mariage qui s’était déroulé dans le plus grand secret quelques mois auparavant, et qui portait déjà ses fruits, comme le témoignait le ventre arrondi de la jeune femme. Cette désobéissance aux souhaits de sa famille était encore d’avantage aggravé par le fait que son père avait souhaité profiter de ce nouveau célibat de sa fille, encore jeune, pour créer d’autres alliance. Une date pour le mariage de Joan d’Acre et le Duc de Savoie avait même déjà été fixée pour le mois de mars. Mais ce mariage n’allait pas avoir lieu, et c’était bien là la raison pour laquelle Joan s’était rendue à la cour de son père, accompagnée de tous ses enfants dans l’espoir que la présence de ces derniers estomperait la colère légendaire d’Edward I d’Angleterre.
« Oui mère. »
La voix de Gilbert, cet enfant si parfait aux yeux de sa mère, parvenait à Eleanor comme à travers une épaisse brume. Debout derrière une porte entre-ouverte, elle était émerveillée devant ce qu’elle voyait de l’autre côté. Toutes ces belles dames, dont les robes plus jolies les unes que les autres formaient un ballet de couleurs, comment pourraient-elles ne pas impressionner la petite Eleonor ? Un jour. Un jour, elle aussi se promènerait parmi elle. Et elle porterait la plus belle robe de tous. C’était une promesse qu’une fillette de cinq ans faisait à elle-même, sans réellement savoir ce que cela impliquait.
« Je vous protégerais. » ajouta le petit garçon, du haut de ses six ans. « Je sais mon cœur. répliqua sa mère, caressant doucement le visage du futur comte de Gloucester et de Hertford. Eleonor ? Eleonor, m’écoutes-tu ? »
La voix de la princesse anglaise se fit plus forte, si bien que la fillette ne put plus l’ignorer.
« Oui mère. Je ferais ce que vous m’avez demandé mère. » répondit la fillette d’une voix machinale, sans tout fois détourner son regard des courtisans qui s’empressaient toujours dans le couloir, attendant d’avoir, eux aussi, le privilège d’une audience avec ce Roi que le peuple anglais surnommait – non pas sans fierté – Malleus Scottorum, ‘le Marteau des Écossais’. Soudain, la porte s’ouvrit en grand laissant apparaître un serviteur royal, Arnaud Gaveston, dont le fils, Piers, devait un jour être à l’origine de la révolte des plus grands barons du pays.
« Le roi désire désormais s’entretenir avec vous, Princesse. » l’informa-t-il, en s’inclinant profondément.
Le visage de Joan, qui avait jusque-là été marqué par l’inquiétude et même la peur que lui inspirait cette entrevue, reprit un air serein et indéchiffrable. Elle était prête à affronter le Roi son père pour sauver l’homme qu’elle avait épousé par amour. De tous les enfants d’Edward Ier, elle avait toujours été celui qui était le plus susceptible de lui tenir tête, ayant hérité de l’entêtement de ce dernier. Et, bien que nombreuses étaient les courtisans qui murmuraient que Joan, de par son caractère si similaire à celui d’Edward, avait toujours été l’enfant favori du roi, que pour cette raison, elle avait toujours été gâtée. Trop gâtée, car pour qu'elle autre raison une princesse, une fille de Roi, pouvait-elle décider d'épouser dans le plus grand secret l'écuyer de son défunt époux ? Mais malheureusement pour Joan, cette "gâterie", eut-elle existé un jour, semblait avoir pris fin ce jour là. Ni la présence de ses quatre petits enfants âgés tout juste entre 2 et 6 ans, n’avait point apaisé la colère du Roi, ni l'avait plaidoyer de Joan :
« Il n'est point considéré comme disgracieux pour un grand comte d'épouser une femme qui lui est inférieure en statut et en richesse. De même, il ne semble pas digne de blâmer une comtesse pour avoir permis à un jeune homme galant et respectable d'acquérir honneur et titres. * »
Des paroles qui allaient être transmises à travers les siècles, sans pour autant avoir réussi à émouvoir le coeur de pierre du Roi d'Angleterre, ou empêcher ce dernier de confisquer tous les titres et terres que sa fille avait eu grâce à son mariage avec le feu Gilbert ’Le Rouge’ de Clare. Joan et ses enfants furent confinés au château de Bristol, tandis que le malheureux Ralph de Monthermer fut emprisonné... Pour un temps, car malheureusement pour le Roi, cette situation ne dura guerre. Ne pouvant annuler ce mariage qui portait déjà ses fruits, Edward Ier dut accepter l’inacceptable. Ralph de Monthermer fut libéré, et dans l'espoir d'estomper le scandale d'une telle union, on lui accorda les titres de comte de Hertford et de Gloucester seulement peu de temps avant la naissance de sa fille Mary de Monthermer. L'entêtement de Joan avait fini par l'emporter.
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*“It is not considered ignominious, nor disgraceful for a great earl to take a poor and mean woman to wife; neither, on the other hand, is it worthy of blame, or too difficult a thing for a countess to promote to honor a gallant youth.” Joan of Acre
Dernière édition par Eleanor de Clare le Ven 31 Juil - 18:23, édité 10 fois
Leçon 2: Ne point juger trop hâtivement. Comme l'habit ne fait pas le moine, la richesse à elle seule ne fait pas la noblesse.
Westminster, Mai 1306
"Pour quelle raison désires-tu entrer dans la chevalerie ? Si tu recherches la richesse ou les honneurs, tu n'en es pas digne !"
Même au bout de la n-ième répétition de cette phrase rituelle, la voix du Roi d'Angleterre n'avait pas perdue de force et demeurait toujours aussi cérémonieuse, alors que son regard bleu glacial restait fixé sur le jeune homme brun qui se tenait agenouillé devant lui. Et si la jeune Eleanor avait suivi avec intérêt les adoubements précédents, commençant par celui de son oncle, le Prince de Galles, elle retenait à présent son souffle, comme pour mieux entendre le serment du chevalier que le bel écuyer prononçait d'une voix mélodieuse. A peine en avait-il prononcé le dernier mot que des pages arrivèrent pour le revêtir sa tenue, consistant en une cotte de maille, une cuirasse, des brassards et des éperons dorés, avant de lui ceindre l'épée. Le coup de poing dans la nuque que lui asséna le Roi, accompagné des mots "Au nom de Dieu, de Saint Michel et de Saint Georges, je te fais chevalier. Sois vaillant, loyal et généreux" clôturèrent la cérémonie. L'écuyer n'était plus, à sa place se tenait désormais un jeune chevalier. 'Au moins, à défaut de n'avoir aucune terre à son nom, il est agréable à regarder.' ajouta Eleanor dans ses pensées. Car si elle avait suivi avec tant d'attention l'adoubement de cet homme, ce n'était pas sans raison : d'ici à peine quatre jour, son sort serait à irréversiblement lié à cet bel homme, dont elle ignorait tout, excepté le fait qu'il avait passé un bon nombre d'années au service du Prince de Galles, et que son père était un des plus fidèles serviteurs du Roi, et se voyait souvent confié des missions diplomatiques des plus délicates. C'était justement les services d’Hugues le Despenser, l'aîné, ainsi qu'une vieille dette du Roi envers ce dernier, qui permettait à cette famille jouir de l’honneur de bientôt compter parmi les leurs l'aînée des petites-filles du Roi, qui jouissait – tout comme sa mère - d'une certaine affection de la part de son illustre grand-père. Mais si pour les Despenser, cette union était des plus avantageuses, ce n'était pas le cas pour Eleanor : son futur époux ne possédait que son nom pour le recommander. Pas la moindre parcelle de terre n'était à son nom, si bien qu'il ne posséderait aucun revenu du vivant de son père... Et Hugues le Despenser l'aîné semblait jouir d'une excellente santé. Comme si le futur époux venait d'entendre les pensées d'Eleanor, il leva la tête pile à ce moment-là, et pendant un bref instant, son regard se posa sur celle qui, d'ici seulement quelques jours, partagerait son lit, sa vie et, si Dieu le permettait, sa future fortune. Ce n'était qu'un simple échange de regard, et pourtant, il fit monter le sang aux joues de la coquette Eleanor, pourtant si habituée à voir les regards des hommes se poser sur elle depuis qu’elle avait rejoint la cour de son grand-père un an plus tôt.
« Eleanor ? La voix de Margaret obligea la jolie brune à détourner le regard de son futur époux, pour le poser sur sa sœur, arrivée à la cour seulement la veille, en compagnie du reste de la petite famille. Qui est-ce ? » « Hugues le Despenser, l’homme à qui je vais être donnée en mariage pour acquitter une ancienne dette de notre royal grand-père. » répliqua la jeune femme, d’une voix bien moins dédaigneuse que ne le laisser suggérer ses paroles. Non, elle savait parfaitement qu’elle aurait pu faire pire comme alliance… mais aussi beaucoup mieux. « Je ne parle point de l’homme dont tu ne sembles savoir détourner le regard. » Le rire amusé de sa sœur fit une fois de plus monter le rouge aux joues de la jolie brune, mais cette fois au moins, elle essayait de suivre le regard de sa sœur pour savoir de qui elle parlait. Et lorsque son regard se posait sur un bel gentilhomme qui se tenait à seulement quelques pas d’elles, observant la cérémonie d’un air envieux, ce fut au tour d’Eleanor de rire. « C’est Piers Gaveston, petite sotte. Voilà un nom qui était sur les lèvres de tous les habitués de la Cour. Non, de toute la noblesse anglaise. Et pourtant, il ne semblait rien dire à la jeune Margaret. Pas encore du moins, puisque dans le futur, ce nom prendrait une importance capitale dans sa vie. Un écuyer au service de notre noble oncle, le Prince de Galles, et son cher ami. expliqua la jeune femme, visiblement contente de pouvoir montrer une fois de plus sa supériorité à sa sœur. Elle était une habituée à la cour, et elle le montrait en mettant autant de sous-entendu qu'elle le pouvait dans le mot 'ami'. Sans doute n’apprécie-t-il pas de devoir se contenter d’une place de simple spectateur lors d’une telle cérémonie. Mais le fils d’un aventurier gascon ne peut certainement pas espérer jouir des mêmes avantages que la plus fine noblesse anglaise. »
« Eleanor ! Vous semblez oublier que vous êtes un membre de la famille royale, et non pas une vieille mégère n'ayant d'autres occupations que de transmettre ces vils ragots ! »
Si Margaret ne semblait pas avoir compris le sous-entendu, ce n'était pas le cas de Jeanne d'Acre qui lançait un regard noir à sa fille aînée, mettant ainsi un terme à cette discussion.
Quatre jour plus tard devait se célébrer le mariage d'Eleanor de Clare et Hugues le Despenser, le jeune, en présence du Roi d'Angleterre, Edward Ier, et du Prince héritier Edward of Caernarfon - ainsi que du favori de ce dernier, Pierre Gaveston, adoubé ce même jour. Mais les joies de ce mariage se transformèrent que trop rapidement en deuil, puisque la mère du jeune marié, Isabella de Beauchamp, fut rappelée auprès du Créateur seulement quatre jours après la cérémonie.
Leçon 3: La faveur royale, source de rumeurs, de jalousies... et de richesses.
Domaine des Despenser, 1308
« Et pourquoi le Roi vous ferait-il un tel présent ? »
Le jeune Despenser toisait son épouse du regard, sans pour autant pouvoir s’empêcher de jeter de temps à autre un regard à la bourse qu’Eleanor venait de ramener après une courte visite à la cour. De toute évidence, il ne semblait pas opposé à accepter ce cadeau de la part du Roi, d’autant plus qu’il s’agissait de la coquette somme de 100 livres, soit la moitié des revenus annuels que Hugues le Despenser l’aîné accordait à son héritier et l’épouse de celui-ci. Des revenus qui suffisait à peine à entretenir les armes de Hugues et de permettre au jeune couple une vie des plus modestes, mais point à satisfaire les envies de luxures des deux époux. Ceux-là, c’était le Roi qui s’en chargeait, du moins lorsqu’il s’agissait d’offrir de nouvelles robes et autres objets luxurieux à celle qu'il avait lui-même fait nommer dame de haut parage de sa nouvelle Reine. Et à ce moment-là, le jeune Hugues semblait se poser la même question qu’un bon nombre des courtisans : pourquoi ? Pourquoi la jeune Eleanor jouissait de tant de privilèges de la part de son oncle ? Ce dernier ne prenait non seulement en charge toutes les dépenses de sa nièce lorsque celle-ci se trouvait à la cour, mais il n’était pas rare non plus qu’à la suite d’entretiens dans l’intimité de sa chambre, il ne finisse par lui faire parvenir des cadeaux sous forme d’argent ou de bijoux. Une situation qui avait donné lieu à un bon nombre de rumeurs relatant une relation entre oncle et nièce qui irait à l’encontre des lois de l’Eglise. Et visiblement, certaines d’entre elles semblaient parvenues jusqu’aux oreilles du jeune Despenser. Durant tout ce temps, le visage de la jolie brune était resté impassible, et pourtant, son regard pétillant ne laissait pas de doutes sur le fait que cette situation l’amusait au plus possible.
« Et qu’est-ce qui vous dérange donc d’avantage, mon doux Hugues : que certaines rumeurs pourraient bien s’avérer fondées, ou bien que votre épouse, en une courte visite à la cour, ait réussi à obtenir d’avantage du Roi, que vous en toutes ces années passées en son service ? » lança-t-elle d’un ton provocateur, qui ne laissait aucun doute sur son amusement.
D’un mouvement brusque, Hugues referma ses doigts autour du poignet de sa jeune épouse avant de la tirer vers lui. S’il avait jusque-là au moins tenté de faire preuve d’une certaine retenue, les paroles provocatrices semblaient l’avoir fait entièrement disparaître.
« Je ne tolérerais pas qu’on vous dise être la catin du Roi. Vous êtes mon épouse, tâchez de ne pas l'oublier ! »
Il tenait désormais le poignet de son épouse si forte que ses doigts y laissèrent des marques rouges, comme s’il désirait s’assurer de la sorte que cette dernière resterait à ces côtés, qu’elle n’appartiendrait qu’à lui. Mais s’il s’était attendu à ce qu’Eleanor, intimidée, finisse par lui assurer que toutes ces viles rumeurs à son sujet étaient infondées, il s’était trompé. Au contraire, malgré la douleur qu’elle ressentait, cette dernière semblait éprouver une certaine satisfaction dans cette preuve de jalousie de son époux, et y trouvait même une source d’amusement. Peu importe ce que pourrait bien penser un spectateur de cette scène, peu importe les rumeurs qui parcouraient à leur sujet, comme quoi la raison pour laquelle Hugues ne se trouvait point dans les bonnes grâces du Roi n’était nulle autre que la jalousie de ce dernier. Les personnes à l’origine de telles rumeurs avaient certainement du oublier que le jeune Despenser n’avait jamais jouie de l’attention particulière du Roi, et ce même avant son mariage avec sa nièce favorite. Mais qu’importait la vérité, face à une histoire aussi savoureuse que scandaleuse ? D’un mouvement souple, Eleanor avait comblé les derniers centimètres qui les séparaient encore, effleurant de ses lèvres l’oreille de son époux.
« Comment pourrais-je l’oublier, mon cher, vous êtes si empressé de me le rappeler nuit après nuit. lui susurra-t-elle, avant de mordiller délicatement le lobe de son oreille, prenant un malin plaisir à se jouer de lui. S'écartant un peu de lui pour mieux observer l'effet qu'aurait ses paroles, elle continua : Mais si vous désirez tout savoir, voyez en cet argent l’empressement d’un oncle aimant d’exprimer ses félicitations face à un événement heureux. Ou comme un cadeau à votre fils et héritier. »
Désormais, la jolie brune ne put plus s’empêcher de rire en voyant le visage médusé de son époux. Voilà désormais presque deux ans qui s’étaient écoulés depuis leur mariage. Vingt-quatre longs mois où ils avaient tous deux espéré une telle nouvelle, et où ils n’avaient pas chômés pour remplir leurs devoirs conjugaux. Et enfin, l’héritier tant espéré semblait bien réel, bien que le ventre plat de la jolie brune n’en montrât encore aucune trace.
« Vous voyez mon beau Hugues, votre jalousie s’adressait à la mauvaise personne. continua-t-elle d’une voix douce, alors que ses doigts parcouraient tendrement le visage de son époux. Le Roi souhaitait seulement s’assurer que notre fils ne manquerait de rien. Quelqu’un doit bien prendre soin de notre famille, et ce d’autant plus que votre père ne semble point disposé à vous accorder des revenus digne d’un gentilhomme. »
Dernière édition par Eleanor de Clare le Ven 31 Juil - 18:22, édité 7 fois
Leçon 4 : A bien cacher ses sombres ambitions derrières de nobles motifs, on finit par soi-même croire à la justesse de sa cause.
Manor of Sutton, avril 1312
Le vent tirait sur les cheveux de la jolie brune, alors qu'elle encourageait sa jument à forcer encore davantage l'allure. Rapidement, elles étaient arrivées au sommet de la colline, et le petit manoir que leur avait offert le Roi Edward II quelques années auparavant se dressait alors devant eux. Se redressant dans sa selle, la jolie brune tendit légèrement ses rênes. Un geste doux, élégant et surtout à peine perceptible à l’œil humain, mais en seulement quelques secondes, sa monture ralentit l'allure jusqu'à s'arrêter, laissant alors à la jeune femme le loisir de contempler le paysage. Des prairies des plus plates bordaient l'unique "colline" - sans doute ce léger rehaussement ne méritait même pas ce nom - des alentours. Tout était désert, si l'on faisait abstraction des taches blanches qui gambadaient au loin, et des bien plus rares taches noires qui leur couraient autour. C'était là la principale - et bien trop maigre - source de revenue du domaine : ces moutons, étroitement gardés par quelques chiens de bergers. Sans doute que tout autre chevalier sans terres aurait été comblé s'il devait recevoir une telle propriété de la part du Roi... mais jamais ne serait-ce suffisant pour une petite-fille et nièce de Roi ! Heureusement, son beau-père Hugues le Despenser l'aîné avait accordé à son fils, deux années plus tôt, une semi-douzaine de manoirs, permettant ainsi au jeune couple de subvenir aux besoins de leur petite famille, qui comptait déjà quatre enfants mâles, et qui d'ici seulement quelques mois s'agrandirait encore davantage. Jetant un dernier regard à ses terres, la jeune femme signala d'un simple claquement de langue à sa jument de continuer son chemin. Seulement quelques minutes plus tard, elles arrivèrent dans la cour de leur modeste résidence, où se trouvaient déjà attachées quelques montures, portant sur leurs tapis de selle l’emblème du patriarche des Despenser. Et qui sait, sans doute était-ce là le plus grand avantage de leurs terres, situées dans un des endroits plus plus déserts de toute l'Angleterre : il n'y avait personne pour rendre compte à qui que ce soit des allers et venus qui s'y faisaient. S'appuyant légèrement sur le palefrenier qui avait accouru pour prendre les rênes de sa jument, la jeune femme se laissa glisser grâce de la selle.
« Sèche la bien, je ne voudrais pas qu'elle attrape froid. »
Sur ces mots, elle entra dans sa résidence, sans même attendre une réponse de la part du jeune palefrenier. Et pourquoi l'aurait-elle fait ? Un ordre était fait pour être exécuté, tout simplement, et tous ceux aux services du jeune couple Despenser ne savaient que trop bien que l'on était bien conseillé d'exécuter au plus vite les demandes de la maîtresse des lieux.
Sans même prendre la peine de se changer, la jeune femme se dirigea droit vers la petite pièce où ils avaient pour habitude de recevoir leurs invités. Avant même qu'elle ne parvient à la porte, elle pouvait déjà entendre s'élever les voix des deux Despenser, père et fils. Quelque soit le sujet de leur désaccord, elle n'allait certainement pas tarder à l'entendre... mais à peine avait-elle ouvert la porte que les deux hommes tournèrent leurs têtes en sa direction, alors que leurs voix se turent.
« Ma chère fille. Cette grossesse vous sied à merveille : vous êtes plus resplendissante que jamais. Courtisant habitué à flatter les plus grands, le patriarche des Despenser fut le premier à retrouver la parole après l'irruption de la maîtresse des lieux. Et si pendant un court instant, il posa un regard presque attendri sur le ventre de sa belle-fille, dont la rondeur se laissait désormais deviner même sous ses tenues amples, il reprit rapidement un air plus sévère lorsqu'il aperçut la cravache qu'elle tenait toujours dans sa main. Mais est-ce réellement souhaitable de chevaucher dans votre état ? »
« Cela vous honore que de vous préoccuper autant de votre petit-fils à naître, mais n'ayez crainte : le médecin que mon cher époux a fait quérir pour suivre mon état ne semble pas y voir d'inconvénients, tant que je tache de ne pas trop m'épuiser. La voix de la jeune femme était douce, son ton respectueux, et pourtant, intérieurement, elle bouillonnait. Pourquoi avaient-ils interrompu leur conversation à son arrivée, uniquement pour que son beau-père ne lui fasse des reproches ? Vos visites sont toujours un plaisir, mon cher père, bien que vous n'avez certainement pas fait tout le chemin depuis Londres pour vous enquérir de mon état. Mais permettez-moi de vous offrir quelques rafraîchissements, car j'ai bien l'impression que nous en avons tous besoin. »
« En effet ma chère, ma visite a un tout autre motif, et d'ailleurs, je crains avoir besoin de votre aide pour convaincre cet entêté qui me sert de fils qu'il s'apprête à faire une grande erreur. » « Vous savez fort bien que je ferais toujours de mon mieux pour vous aider, bien que je crains fort ne pouvoir réussir là où un homme tel que vous a échoué. » continua-t-elle sur un ton modeste, alors que ses yeux se mirent à pétiller. Qui eut crut que Hugues le Despenser, l'homme qui avait été légat d'Edward Ier auprès du Pape et d'autres grands dignitaires européens, ne s'adresserait un jour à elle pour de l'aide ?
« Sans doute êtes vous consciente que votre beau-frère - une alliance des plus honteuses, si vous souhaitez mon avis - est loin de faire l'unanimité au sein de ses barons. Un fait qui était connu par tous. Ce que vous ignorez peut-être, c'est qu'ils ont décidé de prendre exemple sur leurs pères ou grand-pères, et d'agir. Et cette fois, un bannissement temporaire de cette vermine ne leur suffira pas. Et l'inconscient qui me sert d'héritier est bien décidé de se lier à eux, sans même pensez au danger qu'il encoure et fait encourir à vous et vos adorables enfants. Car il n'y a pas de réussite possible dans cette entreprise. »
Pendant un bref instant, la jeune femme restait silencieuse, réfléchissant à ce qu'elle venait d'entendre. L'impopularité du favori royal ne lui était pas inconnue - et puis, comment en pourrait-il être autrement ? Cet homme n'abusait non seulement de la confiance que le Roi plaçait en lui, mais se permettait en plus d'offenser ouvertement les plus grands nobles du Royaume, en les insultant sans la moindre retenue. Il allait même jusqu'à appeler son propre beau-frère, le comte de Clare et neveu du Roi, un "fils de Pute" ! Eleanor avait beau ne pas apprécier son frère Gilbert, elle ne trouvait pas moins que cette offense allait beaucoup trop loin. Non seulement osait-il remettre en cause l'honneur des de Clare, mais en le faisant, il s'attaquait également à l'honneur de la famille royale. Oh, combien de fois l'aînée des de Clare avait rêvé de faire payer à cette vermine de Gaveston cette offense, ainsi que toutes celles qu'il avait fait endurer à sa pauvre sœur ! Et qui sait, peut-être même libérer la famille de cette alliance des plus déplaisantes ? Mais la mort d'un homme dans la force de l'âge soulève toujours un tas de questions, surtout si celui-ci jouissait de la faveur d'un Roi. Mais maintenant, l'occasion de se débarrasser d'un beau-frère gênant semblait se présenter à elle sur un plateau d'argent. Il suffisait de savoir la saisir.
« Vous avez certainement raison mon cher. Mon royal oncle ne pardonnerait certainement jamais la personne qui aura procuré à ce parvenu sa dernière grande aventure, qui le mènera certainement droit en enfer. Si un air satisfait se dessina sur le visage de Hugues, l'aîné, le plus jeune lançait désormais un regard noir à son épouse. Mais la jolie brune était loin d'avoir terminé. Et pourtant, malgré tout le respect et l'amour que je porte à notre Souverain, je ne puis souffrir de le voir ainsi manipulé par un homme sans le moindre scrupule ou savoir-vivre. Il a une fois de trop insulté la noblesse anglaise, sans même montrer le moindre respect envers les membres de la famille royale. Un homme qui traite le petit fils du Roi Henry III le péquenot et qui use, en parlant de sa feue belle-mère, la sœur de notre Roi, des mots si vils que je n'oserais les répéter, ne doit point jouir des faveurs d'un Roi. Et puisque, dans le passé, il a toujours su détourner chaque jugement à son encontre en son avantage... ... il faudrait le supprimer pour de bon. Mais c'étaient là des mots qui avaient bien plus d'effet s'ils n'étaient point prononcés à voix haute. Et combien de fois vous a-t-il insulté, vous aussi mon valeureux Hugues, lorsque vous faisiez encore tous deux partis de la maisonnée du Prince de Galles ? N'est-il pas du devoir de chaque homme de défendre son honneur et celui de sa famille ? Mais pardonnez-moi, il ne m'appartient certainement pas de parler de tels sujet, sur lesquels il appartient à des personnes bien plus perspicaces que je ne le suis, de débattre. »
Si devant son beau-père, la jolie brune avait fait preuve d'une certaine retenue, se contentant d'alimenter la détermination de son époux, elle eut des paroles bien plus ouvertes une fois que celui-ci fut parti : « Chevauchez mon beau Hugues, et suivrez votre conscience. Chevauchez pour défendre votre honneur, et surtout celui de toute la famille royale. Mais prenez garde de toujours répéter haut et fort que vous désirez seulement que cette crapule soit jugée, afin que son influence néfaste sur notre bon Roi soit rompue. Dites-le si souvent que vous pouvez être sûr que tout le monde l'ait entendu. Durant ce même temps, usez de votre charme et de votre grande subtilité pour encourager les autres à prendre des mesures bien plus radicales à l'égard de cette vermine. Et lorsque les troupes ont mis la main sur lui - car il n'y a pas le moindre doute sur le succès de votre cause, puisqu'elle est juste - tachez de vous éloigner le plus rapidement possible. Si votre nom est associé à la prise de ce fils d'aventurier, mais non pas à sa fin, vous aurez gagné en respect auprès des grands Barons - un respect qui vous est dû, mon noble époux ! - sans pour autant chuter dans l'opinion du Roi. » Pas une seule fois n'avait-elle prononcé l'idée pourtant si présente dans son esprit : si la place de favori se libère, alors peut-être la place serait libre pour un homme qui leur était favorable à eux aussi... Non, elle avait tant parlé de défendre l'honneur de sa famille, de sauver le Roi de l'influence néfaste de Gaveston et même de libérer Margaret de cet époux indigne d'une de Clare, qu'elle s'était elle-même convaincue qu'il s'agissait là de ses uniques motivations. Et comment aurait-elle pu se douter que l'homme qui prendrait la place de ce Gaveston qu'elle méprisait tant, ne serait personne d'autre que son propre époux ?
Que ce soit à cause de ses propres convictions, ou bien à cause des encouragements de son épouse, Hugues le Despenser se joignit à la révolte qui devait aboutir, seulement quelques mois plus tard, en la mort de Gaveston. Une mort dont Thomas de Lancastre devait prendre tout le blâme et en subir les conséquences bien des années plus tard...
Leçon 5 : Qu'on risse du malheur d'autrui, tant qu'on le peut.
Paris, 1314
« Je ne saurais dire qui sont les plus sots dans cette histoire : les princes, pour s'être laissés mettre des cornes par trois petites chiennes françaises, ou bien les soit-disant princesses pour s'être laissé prendre. » Durant tout le procès, et toute le trajet jusqu'à sa chambre, la jeune femme avait gardé un visage impassible, mais à peine la lourde porte de ses appartements s'était refermée dernière elle, elle ne put plus retenir le fou rire. « Définitivement les princesse, ont-elle réussi à se faire surprendre par une femme qui séjourne de l'autre côté de la mer. répliqua son amie, elle aussi en rigolant. Il n'est pas étonnant que les hommes louent tant les beautés des françaises : dans quel autre pays, peuvent-ils avoir des princesses, comme ailleurs ils auraient des catins ? » « Peut-être que si leurs époux auraient été plus hommes... Avez-vous entendu le plus jeune hurler le nom de son épouse ? Un spectacle pitoyable. Et notre pauvre Roi doit souffrir une alliance avec une telle famille... Au moins n'a-t-il point besoin de craindre que son épouse lui fera vêtir des cornes. Quel homme pourrait bien vouloir d'un glaçon dans son lit ? »
Si à ses débuts en tant que dame de parage de la Reine Isabelle, la jolie brune s'était donné du mal pour cacher ses véritables sentiments vis-à-vis de cette princesse étrangère, cette époque était depuis longtemps révolue. Bien sûr, elle se devait de se montrer respectueuse en publique : c'était une question de principe, et même à elle, le Roi ne pardonnerait pas si elle devait dénigrer ouvertement la position de la Reine. Mais tant qu'elle gardait les apparences, qui se presserait de venir en aide à cette française ? Sauf que les choses avaient changé depuis qu'elles avaient mis pieds sur le sol français : car si en Angleterre, la Reine n'avait pas le moindre allié de valeur, ce n'était pas le cas ici. Et qui pouvait bien garantir qu'après s'être débarrassée de ces belles-sœurs qu'elle n'avait - selon la rumeur - jamais appréciées, la fille de Philippe de Bel ne tenterait pas d'en faire de même avec une dame de parage gênante ? Car jamais Isabelle n'avait hésité à montrer à quel point la présence de sa "nièce" lui était désagréable... et sans doute pas sans raison, car cette dernière était yeux et oreilles du Roi dans l'entourage de sa "tendre épouse", une condition qui était aujourd'hui plus importante que jamais. Qui la reine voyait-elle durant son séjour en France ? De quoi conversait-elle ? Voilà les questions sur lesquelles la jolie brune allait devoir rendre compte à son oncle, le Roi... ainsi qu'à sa belle-famille qui, depuis la mort de l'ancien favori, commençait son ascension dans les faveurs du Roi. Mais des frappements à la porte mirent fin à la discussion entre les deux amies.
« Ma Dame. Un messager est venu vous apporter une missive d'Angleterre. »
A la vue d'un jeune page qui s'inclinait profondément devant elle et lui tenait la fameuse missive, la jeune Lady Despenser ne put s'empêcher de froncer les sourcils. Comment se faisait-il que ce n'était pas le messager qui lui transmettait le message en mains propres ? Était-ce là une machination de la Reine, qui, prise d'une soudaine méfiance, contrôlerait le courrier de sa dame de parage ? Avait-elle donc vraiment quelque chose à cacher, quelque chose dont elle devait craindre qu'Eleanor était au courant, et déciderait d'en parler à Edward ? Mais en lisant les quelques lignes que comprenait la missive, la jeune femme n'eut aucun mal à comprendre pourquoi le messager préférait ne pas se présenter devant elle : ceux qui apportaient de mauvaises nouvelles n'étaient que trop rarement bien reçus.
Ma douce Eleanor,
J'aurais aimé pouvoir vous écrire en de meilleures circonstances, et vous éviter le chagrin que cette nouvelle vous apportera, mais l'affaire ne s'ébruitera que trop rapidement, et il est certainement préférable que vous l'apprenez de la bouche - ou, à défaut de ne pas pouvoir goûter les joies de votre présence, de la main - d'un être cher. Votre ignoble beau-père, ce parvenu de Ralph Monthermer, a une fois de plus sali la réputation de votre famille. Ayant si gracieusement été pardonné pour ses outrages passés par votre noble et très regretté grand-père, il a décidé de répéter ce stratagème qui lui avait jadis été si bénéfique, et, le 3 avril, il a épousé dans le plus grand secret ma sœur Isabelle, veuve de l'honorable Baron Hastings. Je vous en prie, ma mie, adressez vous à notre bon Roi, comme mon père et moi l'avons déjà fait, pour qu'il condamne au plus dur cette alliance honteuse.
Votre aimant époux, Hugues
« Cette crapule ne fera-t-elle donc que couvrir de honte notre famille ?!!! »
Énervée, la jolie brune saisit une coupe de vin posée sur une table pour la balancer contre le mur, devant les yeux médusés du jeune page. Toute la retenue dont elle faisait habituellement preuve en compagnie semblait avoir été comme effacée par ces quelques lignes. Oh, elle demanderait à son oncle - non, elle le supplierait même à genoux s'il le fallait - de condamner Monthermer, son époux pouvait en être certain ! Si seulement, elle pourrait voir la tête de cet homme sur une pique ! De toute sa vie, les gens avaient chuchotés dans son dos à cause de l'alliance honteuse de sa mère avec un bel écuyer. Cela ne devait-il donc jamais cesser ?! Et si au départ, elle avait seulement fait preuve d'une grande indifférence vis-à-vis de cet homme, cette dernière s'était rapidement transformé en mépris depuis qu'elle avait fait ses débuts à la cours bien des années auparavant. Était-ce donc là l'erreur qui lui permettrait de se débarrasser de ce beau-père gênant une bonne fois pour toutes ? Mais malgré toute la colère qu'elle pouvait bien éprouver en ce moment là, la jeune femme restait assez lucide pour savoir qu'un tel 'crime'ne demandait pas a être réglé avec la mort de l'offenseur... Malheureusement. Mais elle ferait tout son possible pour lui rendre la vie impossible, commençant par demander au Roi qu'il le bannisse de la cour. Et comme Monthermer venait de commettre l'erreur que de salir le souvenir de sa défunte épouse, la propre sœur du Roi, ce dernier serait certainement favorable à une telle demande.
« Apporte moi de quoi écrire ! » ordonna-t-elle d'une voix sèche au page qui se tenait toujours là, visiblement sans savoir quoi faire.
Peu de temps plus tard, la lettre à Edward II était prête. Dans celle-ci, la jolie brune suppliait le bon et juste Roi, son oncle tant aimé de ne pas laisser une telle action impunie, au risque qu'elle n'incite d'autres hommes de statut modeste à agir de même. Elle insistait lourdement sur le fait que Ralph Monthermer avait trahi la mémoire de l'honorable Jeanne d'Acre, la sœur tant-aimée du Roi : après tout, ce remariage, ne traînait-il pas dans la boue les nobles arguments que cette dernière avait mis en avant pour défendre son alliance avec cet homme ?
Que ce soit à cause des supplications de sa nièce et des Despenser, père et fils, ou bien à cause de sa propre colère face à cette union, le Roi Edward II bannit Ralph Monthermer de la cour. Une sanction qui ne devait être levée que 5 ans plus tard.
Leçon 6: L'argent adoucit toutes les peines.
début juillet, 1314
« Je crains vous apporter de bien mauvaises nouvelles, ma noble dame. »
Le regard d'Eleanor parcourait le corps boueux du messager, alors que, d'un léger signe de main, elle l'encourageait à continuer de parler.
« Votre frère, Gilbert, est malheureusement tombé lors de la Bataille de Bannockburn. Une mort héroïque sur le champs de bataille, alors qu'il se battait pour la gloire de son Roi, et son honneur. » « Vous connaissiez bien mal mon frère si vous croyez qu'il s'est battu pour son honneur : il n'en a point eu. » répliqua la jeune femme d'un air sévère.
Gilbert était mort. Aucune émotion ne se lisait sur le visage de la jolie brune, et pourtant, cette nouvelle provoquait un tourbillon d'émotions. Jamais n'aurait-elle pensé que la mort de ce frère dont elle n'avait jamais été particulièrement proche la toucherait. Son aîné avait toujours été bien trop fade, trop peu ambitieux et bien trop lent d'esprit pour qu'Eleanor ne lui accorde beaucoup d'attention. Pas une fois ne s'était-elle privée de lui montrer la faible opinion qu'elle avait de lui... et maintenant qu'il était mort, elle ne put s'empêcher de ressentir un pincement au cœur. Gilbert était mort. Son frère était mort, alors qu'il venait à peine d'entamer sa vingt-quatrième année. La famille de Clare se réduisait à grand rythme, et leur nom n'allait bientôt plus qu'exister grâce à quelques cousins éloignés, car Gilbert n'avait pas laissé d'héritiers. Il n'a pas d'héritier. A cette pensée, la peine que ressentait la jolie brune vis-à-vis de cette perte semblait rapidement effacée. Comme Gilbert n'avait jamais eu de descendants, elle, étant désormais l'aînée, était son héritière. Elle serait désormais comtesse de Gloucester et de Hertford ! Mais ces douces pensées furent rapidement interrompues par la voix du messager, qui semblait irrité par les paroles de la jeune femme. 1314. Une année aussi funeste pour les de Clare qu'elle n'était favorable pour les Despenser. N'étaient-ce pas là les paroles de son astrologue ? Et visiblement, cet homme avait eu raison. Une fois de plus.
« Si vous me pardonnez de parler aussi ouvertement ma Dame... Sieur Gilbert a fait preuve d'une grande bravoure, tentant de déconseiller au Roi de livrer bataille ce jour là - et sans doute avait-il raison, car ce fut un jour funeste pour les Anglais. Mais ces conseils d'être appelé un traître et un couard par le Roi, et ce devant tous les grands seigneurs. Et, pour prouver sa loyauté, le noble comte votre frère, a mené l'attaque en personne. Contrairement à ce que vous semblez croire, ma dame, il a fait preuve de courage et d'une grande intelligence jusqu'à sa fin. » « Il aura vécu comme imbécile et un couard, et il est mort parce qu'il a tenté de ne point l'être. Et vous l'êtes encore davantage pour oser parler de la sorte. »
Malgré ces dures paroles, la jolie brune ne put s'empêcher de penser au petit garçon blond, qui, dans des élans de chevalerie propre aux gamins de 6 ans, avait toujours tenté de protéger ses sœurs. C'était lui qui, après la mort de leur père, avait séché les larmes d'Eleanor. Lui, qui avait tenu sa main lors de l'enterrement. Et une partie d'elle regrettait la perte de ce frère. Pourquoi notre relation a-t-elle changé de la sorte ? Pourquoi n'avons nous plus jamais été en mesure de nous entendre, une fois sortis de l'enfance ? Et pourtant, aussi bien la tristesse que la nostalgie qu'elle éprouvaient à ce moment étaient adoucies par l'espoir d'un héritage futur...
Quelques semaines plus tard
« Est-ce chose faite? » « Doutez-vous de mes capacités, mon cher époux ? »
Les bras croisés devant la poitrine, la jolie brune toisait son mari d'un regard provocateur. Après toutes ces années de mariage, la connaissait-il donc si mal pour douter de sa capacité à éliminer le seul obstacle qui se dressait entre eux et l'héritage des de Clare ? Car si après l'annonce de la mort de Gilbert, la jeune Lady Despenser avait été persuadée que tout les biens de sa famille lui reviendrait, elle n'avait pas songé ne serait-ce qu'un seul instant que sa belle-sœur, Maud de Burgh, aurait elle aussi son mot à dire dans cette histoire. Mais la femme qui, en six ans de mariage, avait été incapable de donner à son époux ne serait-ce qu'un seul enfant viable, clamait désormais haut et fort d'être enceinte, sans doute désireuse de garder le bien des Clare pour elle-même.
« Il est bien connu que des fausses couches sont fréquentes, surtout après des nouvelles aussi troublantes que la mort de son propre époux. » lança la jolie brune d'un air presque amusé. Longtemps avait-elle réfléchi à comment elle pourrait se défaire de cet obstacle que présentait Maud: la mort de cette vache irlandaise, bien qu'extrêmement pratique, n'aurait soulevé que trop de question. Mais en fin de compte, ce n'était pas tant Maud le soucis, puisque - en tant que veuve sans enfants - elle ne touchait pas au moindre héritage. Sans enfants. Voilà la solution. Des fausses couches n'arrivaient-elles pas tout le temps ? Rapidement, une femme versée dans l'art des potions avait été trouvée, et on s'était débrouillé pour verser un peu d'un des breuvages sur la nourriture de Maud. Jamais elle ne donnerait vie à un héritier portant le nom de Clare.
« Considérez le chose faite. »
L'ensemble des biens de la famille de Clare, seconde plus riche famille après celle des Lancastre, sera partagé entre Eleanor et ses deux sœurs, faisant d'elles les plus riches héritières du Royaume... en théorie du moins, car Maud de Burgh continuera à contester ce droit, prétendant d'être enceinte durant près de trois ans, jusqu'à ce que le parlement tranchera en 1317 en faveur des sœurs de Clare.
Leçon 7 : Bien des choses peuvent être gouvernées par la raison, excepté l'amour et la jalousie.
Westminster, août 1315
« Etes-vous sûre ma mie que c'était une bonne chose que de vous lever aussi rapidement de vos couches ? » La voix de Hugues le Despenser semblait inquiet, alors qu'il aidait son épouse à descendre du char avant de lui poser un chaste baiser sur le front. « Cela fait désormais plus d'un mois, et je me porte très bien... bien que cela ne soit pas grâce à mon époux, puisque j'ai à peine eu le plaisir de vous voir durant tout ce temps. Toisant son époux du regard, elle finit par ajouter sur un ton qui se voulait être celui de la plaisanterie : Prenez garde mon cher époux, on risque de croire que vous eussiez préféré que je m'abstienne de venir. »
Depuis quelques temps déjà, le beau Hugues comme l'appela Eleanor, était devenu l'amant du Roi, si bien que le départ de son épouse sept mois auparavant avait été source de bien de rumeurs. Certains y voyaient là un signe de la jalousie du Roi, qui ne tolérerait pas de voir l'épouse de son favori... même s'il s'agissait de celle dont tout le monde croyait qu'elle partageait le lit royal depuis bien des années. D'autres y voyaient un signe de la dévotion du jeune Despenser, qui avait envoyé son épouse loin dans le seul but de plaire à son amant. Et d'autres encore croyaient que ce départ n'avait été qu'une précaution pour mettre un terme aux rumeurs d'inceste entre le Roi et sa nièce, qui s'étaient faites plus présentes durant l'hiver. Qui sait, peut-être la jolie brune en aurait-elle rit, si elle n'aurait pas passé de longs mois au milieu de nulle part - et surtout loin de la cour - à attendre la naissance de son sixième enfant. De longs mois durant lesquelles elle avait eu tout le loisir de s'imaginer son époux dans d'autres bras. Dans les bras d'un homme, d'un Roi. En incitant Hugues à participer à la révolte des barons, jamais n'aurait-elle songé à ce que ce soit justement ce dernier qui ne finisse par prendre la place de Gaveston dans le lit et le cœur du Roi. Une situation forte avantageuse pour les Despenser, et pour cela, elle se devait certainement de l'encourager, bien qu'elle ne put s'empêcher d'être jalouse. Mais contre qui se dirigeait réellement sa jalousie ? Contre le Roi, avec qui elle devait désormais partager les douces caresses de Hugues, ou bien contre son propre mari qui était désormais celui qui, dans leur couple, jouissait d'avantage des attentions du Roi ? Mais pouvait-elle réellement en vouloir à ces deux hommes qu'elle appréciait tant ?
Dans tous les cas, si bien des rumeurs avaient accompagnées son départ, elles n'allaient certainement qu'être autant plus nombreuses maintenant qu'elle était de retour.
The infamous Lady Despenser. Dame de compagnie d'une Reine. Petite-fille, nièce et amante supposée de Roi. Épouse du favori du Roi. Elle était de retour, plus ambitieuse et plus déterminée que jamais. Elle ne deviendrait pas l'épouse que l'on envoie dans une des résidences de campagne pour en être débarrassée. Elle récupérerait l'héritage de sa famille. Elle saurait une fois de plus se montrer indispensable au Roi. Et, aux côtés de son époux, elle s'élèverait toujours plus haut. Après tout, elle était Eleanor de Clare, Lady Despenser, petite-fille du grand Edward Ier. Et gare à ceux qui oseraient se mettre en son chemin, car les Despenser frappent vite et juste.
Dernière édition par Eleanor de Clare le Sam 1 Aoû - 8:52, édité 3 fois
3 Octobre 1292 : naissance d'Eleanor à Caerphilly (Pays de Galles). Elle est le deuxième enfant de Jeanne d'Acre et Gilbert de Clare. Son frère aîné, Gilbert, a un an de plus qu'elle.
octobre 1293: naissance de sa soeur Margaret
1295: - septembre : naissance de sa soeur Elizabeth -décembre: mort de son père, Gilbert de Clare, 7th Earl of Gloucester
1297: - janvier : Jeanne d'Acre épouse en secret Ralph Monthermer - été : première visite à la cour : Jeanne d'Acre, enceinte de son second époux, fait appel à la clémence de son père Edward Ier, se servant de ses jeunes enfants comme "bouclier"
1304: Eleanor fait ses débuts à la cour
1306: le Roi Edward Ier organise le mariage de l'aînée de ses petits enfants avec le fils de Hugues le Despenser pour régler une ancienne dette. Le Roi en personne, ainsi que son fils héritier (et son favori, Pierre Gaveston), assistent au mariage
1307: - mort de sa mère, Jeanne d'Acre (23 avril), et de son grand-père et Roi, Edward Ier (7 juillet). Son oncle Edward II devient Roi d'Angleterre, alors que son frère, Gilbert, hérite les biens des de Clare. - mariage de sa soeur Margaret avec Pierre Gaveston
1308: - se rend en France pour assister au mariage d'Edward II - son oncle Edward II fait nommer Eleanor dame de haut parage de la nouvelle Reine d'Angleterre, Isabelle de France. - naissance de son premier fils, et futur héritier des Despenser, Hugues. - mariage de sa sœur cadette, Elizabeth, avec l'irlandais John de Burgh, héritier de l'Earl of Ulster. Le même jour, leur frère aîné Gilbert épouse Maud de Burgh, soeur de John.
1309: - son oncle Edward II lui offre le manoir de Sutton, ayant auparavant appartenu à l'ordre des Templier - naissance de Gilbert
1310: - naissance d'Edward - Hugues le Despenser, l'aîné, transmet une semi-douzaine de manoirs à son fils. La situation de Hugues et Eleanor commence à s'améliorer, pouvant enfin subvenir à leurs besoins
1311: naissance John
1312: - naissance d'Isabel - son époux soutient la rébellion des Barons contre son beau-frère et favori du Roi, Piers Gaveston, alors que Hugues le Despenser, l'aîné, reste fidèle au Roi - mort de son beau-frère Pierre Gaveston
1313: accompagne la Reine Isabelle lors de son voyage en France
1314: - voyage en France - son beau-père, Ralph Monthermer, épouse en secret Isabel le Despenser, veuve de Lord Hastings et belle-soeur d'Eleanor. Pour son honneur, et celui de sa belle-famille, cette dernière use de son influence auprès du Roi pour que Ralph Monthermer soit disgracié. Un châtiment bien trop doux à ses yeux, pour un homme qui n'apportait que déshonneur à leur famille. *** - mort de son frère Gilbert à la bataille de Bannockburn : les biens des de Clare sont partagés entre les filles de Gilbert le rouge, mais Maud de Burgh, veuve de Gilbert, dit être enceinte. Malgré le fait qu'Eleanor s'assure que cet enfant ne voie jamais le jour, le partage des biens ne sera réglé définitivement en 1317 par décision du Parlement, Maud continuant jusqu'à cette date à prétendre d'être enceinte. Cela n'empêche pas le couple le Despenser de porter le titre de "Lord and Lady of Glamorgan" - les terres apportant les plus riches revenus de l'héritage de Clare -, ni de résider dans le château de Caerphilly, bien que ce dernier soit officiellement placé sou l'intendance de Payn de Turberville.
1315: naissance de sa fille Eleanor (juin), et retour à la cours (août)
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*** : théoriquement en 1313, mais comme la date exacte n'est pas connue, je me suis permise une certaine liberté d'adaptation
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Le secret dévoilé Votre clan: La Foi catholique par dessus tout Votre personnage: Crédit: (a) maquizz, (g1) andsowewalkalone, (g2) meerareed, (s) jamesmcavoid, (sd) darlingdeano
Arnaud de Pellegrue
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Bienvenue une nouvelle fois avec ce personnage qui dépote
Comme petite brunette à la fois toute mimi et explosive, tu as Marta Gastini, qui a joué dans "Borgia", je continue à fouiller pour voir si je trouve d'autres propositions (style Natalie Portman, Gemma Arterton, Lucy Griffiths...) Bon courage pour ta fiche en tout cas !
Dernière édition par Arnaud de Pellegrue le Jeu 23 Juil - 10:28, édité 1 fois
Nos deux dames ne s'entendront pas Mais moi je t'aime ! Bref, trêve de plaisanterie, rebienvenue parmi nous, bon courage avec ce super perso Pour les avatars, tu as peut-être Jessica Brown-Findlay, Alicia Vikander, Felicity Jones, en blondes il y a aussi Tamsin Egerton, Vittoria Pucini... J'espère que tu trouveras
Merci mes chous Et contente de voir que l'idée du personnage vous plaise
@ Joan : comment ça, on ne s'entend pas ? On a pourtant pleins de points communs, en particulier qu'on se fasse piquer toutes deux nos maris par le couple royal
Et merci pour vos suggestions, je vais regarder tout ça demain
Tiens, c'est vrai, ça rapproche en fait Mais comme on sera plus tard dans deux camps opposés... Remarque, d'ici là on a le temps Je viendrais squatter ta fiche de liens quoi qu'il en soit, sois-en sûre !
Fiouu, ta demoiselle est une vraie bitch Je plains déjà Isabelle pour tout ce que tu vas lui faire C'est vraiment un super personnage et j'ai hâte de la découvrir un peu plus
Te voilà officiellement maudit par Jacques Molay, le dernier grand maître de l'ordre du Temple ! Il va donc falloir t'armer de courage et de volonté pour braver cette malédiction. Pour se faire, tâche de tisser des liens et des rps avec les autres maudits grâce à ta fiche de liens et de rps (ICI). Tu n'es en effet pas la seule personne maudite des environs, les autres personnes l'étant seront ravies de venir se lier avec toi ! De plus, armes-toi de prudence en ces contrées car une guerre fait rage en ce moment ! Les informations concernant celle-ci sont rassemblées par ICI. Chacun, qu'on soit paysan ou puissant seigneur, est concerné et se doit d'être au courant ! D'ailleurs, voici ta étendard pour cette guerre ! Libre à toi de l'afficher fièrement devant tous ! (Même s'il est vrai que c'est à tes risques et périls !)
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