Tristan est né l'aîné de sa famille et il a toujours eu le sens des responsabilités que cela importait.

Très vite, il a eu un sentiment de haine et d'injustice vis-à-vis des nobles qu'il voyait passer à côté de son village dans leurs carrosses richement décorés ou à cheval habillés de parures aussi scintillantes que les étoiles du ciel. Si les enfants du village courraient sur les abords des routes pour récolter les quelques pauvres piécettes que ces nobliaux daignaient leur jeter en les regardant, d'un air moqueur, se ruer dessus comme si c'était le Saint Graal, Tristan, lui était avec sa bêche à labourer son champ avec ses parents. Hors de question de faire plaisir à ces gens voulant se donnant bonne conscience!

Sa haine prit un autre tournant le jour où son pauvre père, voulant rattraper une chèvre qui s'était enfui, s'est fait mortellement heurter par un carrosse lancer à toutes allures. Un carrosse qui ne s'était même pas arrêté... A croire que, pour ces nobles, les gens du peuple ne valaient rien. Sa mère est morte de tristesse peu après et Tristan s'est retrouvé avec ses deux frères et ses deux cadettes, en plus de la ferme, sur les bras. Bien vite, il réalisa qu'il allait avoir du mal à faire vivre sa famille et leur petit commerce et il enchaîna des larcins pour voler aux quelques riches qui passaient.


Une nuit, alors qu'il passait au côté d'un lac, il vit passer une demoiselle - une noble sans aucuns doutes - et il eu une idée. Il observa cette dame aux longs cheveux blonds se prélasser dans l'eau du lac et l'attaqua quand elle en sorti. Il la kidnappa en lui ordonnant d'écrire un mot à sa famille lui résumant la situation en ajoutant que son geôlier la libérerait que si on lui donnait ce qu'il voulait. De l'argent, de l'or. Cette fille était Jehanne de Montpensier, Comtesse de Montpensier.

Il la séquestra pendant des jours dans une cabane abandonnée au fond des bois et venait une fois par jour pour lui donner à manger. Cette cohabitation fit naître chez eux des sentiments surprenant. Une attirance. Une certaine affection. Puis, enfin, de l'amour. Il a vite compris que Jehanne était différente des nobles qu'il a croisé. Différente de ce noble qui avait laissé son père pour mort sur la route. Quand la rançon arriva comme convenu, il la libérera mais elle ne voulait plus partir. Elle ne voulait par retenir vers cet enfant qu'on lui avait donné comme époux, vers cet héritage qui n'aurait jamais du être à elle. Le titre de Comte aurait du revenir au frère aîné de Jehanne, mort dans un incendie avec la sœur aînée et leur père.
Finalement, les deux amants décidèrent d'envoyer chez les De Montpensier un mouchoir couvert de sang avec les boucles d'oreilles de Jehanne. Une fois fait, Jehanne se faisant - sous la demande de Tristan - passer pour une amnésique alla vivre chez les Jaucel, sous le nom de Iseult Svanhilde Constantine.

Bientôt, ils apprirent que les nobles avaient gobés l'histoire de la mort de la Comtesse de Montpensier et qu'Eudoxie, la cadette de sa bien aimée, avait épouser le jeune Gauvin de Montpensier, le veuf de Jehanne de Montpensier, et était devenue la nouvelle Comtesse.