'ignore si un jour quelqu'un lira ses lignes ou si elles réussiront à traverser le temps. Cependant, écrire est pour moi une échappatoire. J'aurais pus écrire des légendes, des poèmes ou des chansons mais malheureusement, dieu ne m'a pas doté d'imagination ni du talent pour les rimes, voilà pourquoi, la seule chose qui me reste est mon histoire, celle de la seconde fille du Duc Arthur II de Bretagne.

J'ai vu le jour le vingt-troisième jour du mois d'avril de l'an de Grâce 1296. Il semblerait, d'après mes nourrisses  que j'ai été un bébé particulièrement difficile à porter et à mettre au monde, si bien que ma mère a cru jusqu'au dernier instant que j'étais un héritier.

Ma mère, Yolande de Dreux, fut la seconde épouse du Duc Arthur II de Bretagne, qui, à la mort de sa première épouse avait déjà deux fils, Jean et Guy, qui étaient évidemment les héritiers du duché de Bretagne. Cela n'était point du goût de ma mère qui lui offrit lors de leur mariage, un solide fils, Jean et cinq magnifiques filles rousses, Béatrix, fut la première née après Jean, ensuite ce fut moi, puis une année après Alix vint au monde pour la plus grande joie de tous. Après elle vint Blanche et Marie. Malheureusement, nous fûmes rapidement plus que quatre car Blanche quitta ce monde alors que je n'avais que sept ans, je n'ai pas beaucoup de souvenir d'elle pour être honnête, mais je sais  que la perte fût immense et très dure, surtout pour Alix qui était très proche d'elle.

J'ai été élevée selon mon rang. J'ai eu le privilège d'apprendre à lire et à écrire le français, bien évidemment, le latin ainsi que l'anglais vu la situation géographique de la Bretagne. J'ai appris à coudre et à broder, à tenir une conversation, à jouer aux cartes... Mais tout cela est d'un ennui mortel pour moi, en réalité, aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été intéressée, si se n'est passionnée, par l'éducation que recevait mes frères. Le maniement de l'épée, de l'arc, l'équitation plus sportive. Tout cela me semblait réellement grisant. Je n'avais, bien entendu, point le droit de participer à leurs entraînements, mais les observer discrètement par l'une des meurtrières du château était déjà très excitant.

Etant jeune fille, il n'était pas rare que je fuie la surveillance de mes chaperons afin de partir courir dans les bois, sentir les embruns de la mer sur mon visage et le vent emmêler ma lourde tignasse de feu. Cependant, ces quelques heures de pure liberté, je les payais extrêmement cher... Ma mère était particulièrement sévère et me faisait subir diverses punitions afin d'essayer de m'inculquer le respect de ses règles. Rien n'y faisait cela dit, car je recommençais à la première occasion. Je crois que déjà à cette époque je la rendais folle de rage, le pire c'est que je continue.

Aussi loin que je me souvienne je n'ai jamais pus rester à la place qu'était la mienne. Je devais avoir une quinzaine d'année je pense lorsque je décidai de tenter le tout pour le tout, quitte à finir au couvant comme Marie ma dernière soeur qui, elle, n'eut pas notre chance à Beatrix, Alix et moi d'être née jolie. Je m'étais liée d'amitié avec Tristan de Sombreval, le chef palefrenier du château, comme mes frères ont toujours refusé de me faire pratiquer le combat, même Guy avec qui je m'entendais le mieux, j'ai demandé à mon ami de m'aider. Il me fallut insister durant plusieurs semaines avant qu'il n'accepte, à l'unique condition que je me travestisse pour ne pas attirer d'éventuels regards. J'acceptai, évidemment, car je savais à quel point ce qu'il faisait pour moi était dangereux. Il risquait pour ainsi dire sa vie en m'apprenant  à tirer à l'arc. J'ai bien tenté de le convaincre de me montrer comment manier une épée, mais il aurait fallu voler dans l'armurerie du château, alors que l'arc je pouvais le fabriquer moi-même, de plus, un arc et un carquois sont bien plus légers qu'une épée de chevalier.

Ma vie se résumait à cela en somme, le matin je tentais d'être une jeune fille exemplaire et dès que l'occasion se présentait je rejoignais Tristan dans les bois pour m'entraîner au tire dans le plus grand secret. J'avais l'impression de n'être moi-même que lorsque je délaissais mes jupons pour de vieux hauts de chausses. Ma relation avec Tristan prit, pourtant un tout autre chemin au fil des mois passés ensemble. Il a été mon tout premier amour. Malheureusement, comme tout bonheur, il fut brisé, ma mère découvrit, non seulement, que j'avais appris à tirer à l'arc mais qu'en plus j'entretenais une liaison avec un homme de rang bien inférieur au mien.

Elle le renvoya et je fus surveillée de très près, jusqu'au décès de mon père qui m'affligea énormément. J'avais perdu l'amour et maintenant mon père... Sans parler de ce conflit qui vit le jour avant même que le corps de mon bien aimé géniteur soit froid. Cela me rendait folle de rage, tellement que je ne pouvais m'empêcher d'en parler et de montrer mon désaccord, si bien que ma mère m'envoya en couvant où résidait ma soeur Marie, devenue nonne, durant un mois qui me paru interminable...

A mon retour, mes opinions n'avaient pas changé, j'ai juste accepté de travailler dans l'ombre. J'en veux à la femme qui m'a donné la vie, je lui en veux de m'avoir arracher les deux choses que j'aimais, le tire et Henri, Je lui en veux de lorgner sur le duché de mon frère et je lui en veux aussi de ne pas se préoccuper de nos mariages à mes soeurs et moi. Elle n'a d'yeux que pour le pouvoir, au détriment de l'amour. C'est pourquoi, il est vrai que j'ai plutôt tendance à être du côté de mes demi-frères dans ce conflit, car eux, sont les légitimes héritiers et méritent leurs places. De plus, Jean est un Duc exemplaire pour le Bretagne...

Merci pour ces modifications Il y a encore quelques petits fautes, mais ce n'est pas très grave donc je te valide quand même J'ai hâte de rp avec toi et de voir comment tu vas faire évoluer cette rebelle de Jeanne
Une admin passera te mettre ta couleur

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