« Mère, ai-je vraiment besoin de vous accompagner lors de ce voyage ? » Je n’avais guère envie de me rendre en Bretagne, le climat y était humide. Mais surtout, je savais ce que ma chère mère avait en tête. Un fils âgé de vingt et un an et toujours seul, ce n’était pas bien vu. Pourtant elle n’avait pas à se plaindre de ne pas avoir d’héritier, mes deux sœurs s’en sont déjà chargé… j’aime ma liberté. « Mon fils, tu m’accompagnes, tu n’as pas à discuter. » Je levais les yeux au ciel, et si j’avais eu quelques années de moins, j’aurais pu recevoir une correction… mais ma génitrice avait au fil des années acquit une grande patience à mon égard. J’étais un enfant assez turbulent, comparé à mes sœurs aînées, j’aimais courir, manier l’épée ou encore grimper aux arbres… ce que les enfants de haut rang ne devraient pas faire. Ma mère monta dans la voiture, et m’ordonna de la suivre, ce que je fis sans me prier. « Vingt et un an et tu ne sais toujours pas te vêtir mon fils ! » Dit-elle en remettant le col de mon pourpoint.
Le chemin fut long, et sinueux pour arriver jusqu’au duché de Bretagne. Les chevaux s’arrêtèrent devant le magnifique château des De Bretagne. A le regarder par la fenêtre de ma voiture, je dirais qu’il est plus grand que celui de notre famille, celui de Vendôme. Je descendis le premier, puis aida ma mère à descendre les quelques marches. Nous fûmes rapidement accueillis par Yolande de Dreux, puis ses filles suivirent. Mon regard se posa sur chacune d’entre elles, je dois avouer qu’elles étaient tout aussi jolies, les une que les autres, mais elles avaient l’air si jeunes. Les salutations faites, on nous montra nos appartements pour les quelques jours de notre séjour. Je regardais un moment par la fenêtre, et remarqua l’une des filles De Bretagne, seule, dans le jardin. Sans réfléchir, je me hâtais de descendre la rejoindre. Un peu de verdure me ferait le plus grand bien. Je quittais le château pour rejoindre les grands jardins ombragés, puis approcha de la jolie rousse aux cheveux ondulés.
« Veuillez m’excuser chère demoiselle, je ne veux pas vous importuner. Puis-je passer quelques temps en votre compagnie ? Je n’aime pas être enfermé entre quatre murs. » J’observais sa réaction, il se pourrait qu’elle me repousse, qu’elle veuille rester seule. Déjà que ma présence et celle de ma mère allait sûrement déranger le quotidien de cette famille, je ne voulais pas – en plus de cela – m’imposer. « Je ne me suis pas présenté personnellement, Bouchard VI de Vendôme. » Je m’inclinais vers elle en signe de politesse.
e printemps 1312… Tristan venait de se faire chassé du château comme un rat que l’on chasse du garde-manger. Mon tendre amour, parti, chassé par ma propre mère. Je n’avais plus pour elle que de la haine et du mépris. Elle comptait m’envoyez au couvant début de l’été, c’est parfait, je n’aurais plus besoin de la voir pendant quelques mois. A vrai dire j’aurais dus y aller plus tôt mais il se trouve que Madame de Vendôme et son fils, célibataire, devait nous rendre visite au printemps
« Vous n’êtes qu’une créature vile et cruelle je préfère encore le couvant plutôt que de rencontrer ce « ami » je sais ce que cela veut dire et non je ne me marierais pas ! »
Avais-je hurlé à ma mère lorsqu’elle m’annonça la venue de se jeune homme. Elle me gifla, tentant de me remettre à la place qu’elle pensait être la mienne. Je n’étais pas dupe, Beatrix était mariée, j’étais la seconde sur la liste et je m’y refusais je n’appartiendrais qu’à un seul homme et cet homme, pour l’instant j’ignore ou il se trouve mais je sais que je le retrouvais, je l’épouserais et j’enverrais ma mère au diable.
Mais tout cela n’empêcha pas les de Vendôme d’arriver à Nantes. Ma mère m’avait forcé à porter une robe bleue pâle pour signifier ma pureté car actuellement ça jasait beaucoup au château et dans les environs. Il y avais une rumeur comme quoi je n’étais plus bonne à marier et ma « chère » mère usait de tous ses pouvoir pour essayer de prouver le contraire. Elle m’avait coiffé les cheveux en un chignon extrêmement serré si bien que dès que je bougeais la tête j’avais l’impression que mon cuir chevelu allait s’arracher de mon crâne.
«Tenez vous droite Jeanne vous me faites honte, et souriez bon sang nous ne sommes pas à un enterrement »
Je la fusillais du regard avant d’afficher un sourire un peu forcé lorsque la porte de la voiture s’ouvrit. Je saluai les deux visiteurs d’une révérence gracieuse puis, une fois que ceux-ci furent rentré à l’intérieur, je couru dan ma chambre pour arraché cette saleté de chignon et enfilé une robe plus adaptée au temps extérieur puisque je comptais aller dans le parc.
Je me savais surveillée donc il m’était impossible d’aller dans la forêt. J’essayais cependant e trouvé du réconfort, entourée de jolies fleurs. Je passais une main dans ma tignasse emmélée par le vent en soupirant, il me manquait. Mes pensées furent, cependant interrompue par le bellâtre que j’avais rencontré tout à l’heure. Je ne me levais pas du banc de pierre oû j’étais assise mais me décalait afin de l’inviter à s’y installer
« Cela nous fait au moins un point commun c’est déjà plus que ce qu’on beaucoup de couple dont le mariage à été arrangé »
Non je n’étais pas idiote je savais pourquoi il était là et même s’il était joli garçon, cela me déplaisait car mon cœur était brisé.
« Appelez-moi Jeanne. Vos appartements vous plaisent Monsieur de Vendôme ? »
Je n’étais pas ravie mais je n’en étais pas moins polie et puis je doute que Bouchard y soit pour grand chose dans cette situation, si cela ce trouve il n’est pas enchanté non plus de devoir se marier.
✦ Printemps 1312 ✦ Ma mère me comparait souvent à un étalon sauvage que l’on ne pouvait dresser ; j’étais le seul enfant de la famille qui refusait de suivre les conventions. J’étais âgé de vingt et un ans, et à cette âge, mes sœurs étaient déjà mariées et mère. Mais j’aimais ma liberté, je n’avais point besoin du mariage pour être heureux, et encore moins d’une union imposée par ma famille. J’aimais les femmes, il n’y avait pas de doute à cela ! J’aimais le plaisir de la chair autant que celui de courtiser une jolie demoiselle, mais ô grand jamais, je n’avais encore vécu le grand amour. Aucune femme ne m’a fait perdre la raison, et pourtant je ne peux nier mon coté romantique… à moins que je cherche l’impossible.
Lorsque nous atteignons la demeure de la famille De Bretagne, je ne peux m’empêcher d’admirer la splendeur des lieux. J’ai l’impression d’avoir quitté la France tellement c’est dépaysant. La voiture s’arrêta dans l’allée de pierre, un serviteur nous ouvrit la porte, et je laissais ma mère descendre la première. Je prenais une grand inspiration, avant de sortir à mon tour et de saluer ces charmantes femmes. Je les observais une à une, quel spectacle affligeant… comment peut-on vendre ses propres filles comme du bétail ? Mais je ne laissais rien paraître, et emboitait le pas des deux mères de famille pour rejoindre nos appartements – pour ce séjour. Si l’on oubliait la raison de notre venue, ce petit voyage pourrait être fort agréable. Une fois nos malles dépliées, nos habits sortis de cette dernière, je décidais d’aller prendre l’air. Du haut de ma chambre, je vis l’une des filles De Bretagne, seule. L’idée de faire connaissance avec elle, me réjouissait, je la rejoignais sans plus attendre.
Je traversais les parterres fleuris, puis m’approcha de cette jeune femme rousse. Je m’excusais de l’importuner ainsi dans ses pensées, et lui demandais si je pouvais lui tenir compagnie. Elle se décala sur ce banc de pierre pour me laisser une place, et me répondit de la façon la plus franche qu’il soit. « Croyez-moi, l’idée d’un mariage arrangé me déplaît autant qu’à vous. Non pas que vous ne soyez pas à mon goût mademoiselle, mais ô combien j’aime ma liberté. » Je préférais mettre carte sur table, et joue la carte de la franchise. Après tout, nous étions dans le même bateau. « C’est un plaisir de vous rencontre, Jeanne. Et oui, nos appartements sont très spacieux, et avec une jolie vue sur ces jardins. » Je fis un signe de la main, montrant tout ces magnifiques parterres qui nous entouraient. Je l’observais quelques instants, elle semblait bien triste… était-ce à cause de ce mariage ? Rien n’était encore défini, et il me semblait avoir mon mot à dire dans cette histoire. Essayant de lui redonner le sourire, je la complimentais sur cette nouvelle tenue : « Vous avez bien fait de lâcher vos cheveux, cela vous sied à merveille. » J’esquissais un sourire, pour lui faire comprendre que mon compliment était sincère. « Auriez-vous quelques activités à me conseiller dans ce duché ? Avez-vous des chevaux que l’on puisse monter dans votre écurie ? » Je ne comptais pas passer mon temps à boire le thé avec ces dames. Ma mère avait réussi à me faire venir ici, mais elle n’arriverait pas à me cloîtrer dans ces lieux.
a mère me prenait quant à elle pour une sauvageonne et en gros je lui faisais honte la plus part du temps, elle ne comprenait pas comment j'avais pus avoir une telle chevelure indomptable et un caractère aussi difficile que ma tignasse. Mes deux soeurs étaient si parfaite mon ainée Beatrix était mariée et jouait son rôle d'épouse à la perfection. Alix était si douce, si délicate qu'elle ferait une mariée adorable de plus et le gros avantage qu'avaient mes deux soeurs, elles ne discutaient presque pas les ordre de notre mère contrairement à moi qui je le reconnais n'avais de cesse que de la mécontenter depuis le départ de Tristan. Il était mon unique amour et cette garce me l'avait enlever sous prétexte qu'il n'était QUE palefrenier. Lorsque j'y repensais cela me mettait toujours dans une colère destructrice.
Une fois les présentations officielles effectuées avec le comte de Vendôme et sa mère, je m'étais retirée pour changer de vêtement et me décoiffer, j'avais l'impression que les épingles placée dans ma chevelure pour faire tenir mon chignon bien serrés s'enfonçaient de plus en plus dans mon crâne. Une fois libre de mes mouvements et de mes pensées je pris ma cape et descendis en courant dans le jardin afin d'y respirer l'air frais.
Je fus rapidement rejointe par notre hôte, le comte de Vendôme en personne. J'avoue que la solitude me plaisait mais en tan que presque maitresse de maison, il me fallait me montrer charmante avec ce monsieur qui serait peut être mon époux,
« Voilà qui est plaisant à entendre, j'aime également ma liberté »
Je n'allais pas dire à un inconnu que j'en aimais un autre même si c'était le cas. Et puis dans le fond je doute que j'intéresse le comte, ma soeur fait l'objet de davantage d'attention auprès des hommes car justement elle semble plus docile.
« J'en suis ravie ! Vous me flattez Bouchard merci . »
Je m'étais permise de l'appeler par son prénom étant donné que lui m'appelait par le mien, et oui il me flattait car mes cheveux semblaient être ma plus grande calamité aux yeux de ma mère qui faisait tous pour les rendre plus malléables. Sa requête me fit élargir mon sourire et je me levai d'un bon lui rendant la main pour l'inviter à faire de même.
« Les forêts sont grande et les promenades possible innombrable au risque de ne plus être dans la course pour votre main sachez que je suis bonne à la chasse et ce que je préfère c'est le tire à l'arc et l'escrime, la plupart du temps je m'entraine dans la forêt lorsque Mère à le dos tourné »
Lui dis-je tout en marchant vers les écurie afin de lui présenter nos nombreux destrier et surtout la mienne que Tristan avait choisi avec soin pour moi.
Ce séjour ne serait peut être pas si déplaisant que cela, surtout si je trouve en cette jolie Jeanne, une alliée pour échapper aux situations embarrassantes dont ma mère est reine. Je n’avais pas envie de passer mon temps à bavarder autour d’un thé et de petit gâteau sec, et encore moins, faire le beau devant ces demoiselles dans le but de me marier. Lorsque je rejoignais cette demoiselle à la chevelure de feu dans les jardins, je ne me doutais pas que nous avions un caractère similaire. Un goût prononcé pour la liberté et l’aventure. Je n’avais pas peur d’être franc avec mon hôte, après tout, nous étions tous les deux dans la même galère… le mariage imposé par une famille était loin d’être romantique. Si seulement notre condition, nous permettait de nous marier avec qui bon nous semble ! « Je sais très bien que dans la société, un homme de mon âge devrait être marié, mais je n’ai guère l’intention de laisser ma mère décider pour moi. » Je ne voulais pas qu’elle soit blessée par mes paroles, et qu’elle pense, qu’elle n’est pas assez bien pour moi. Bien au contraire, je trouvais que ces cheveux étaient magnifiques et lui allait si bien – contrairement au chignon serré qu’elle avait à mon arrivé. Assis à ses cotés sur ce banc de pierre, je lui demandais si il y avait des activités plaisantes dans les environs. Je vis un sourire se dessiner sur ces lèvres, et son regard s’illuminé, à croire que la nature était une passion pour elle. Jeanne me vanta le nombre incalculable de forêt aux alentours, et qu’elle aimait la chasse – chose pourtant interdite aux femmes de notre rang – ce détail, me fit sourire. « Vous ne devriez pas me dire de telle chose, je risquerais de tomber amoureux de vous. Si seulement, toutes les femmes pensaient comme vous ! J’ai un certain penchant pour les dames qui ont du caractère et qui aime les armes. » Je ne voulais pas la mettre mal à l’aise, mais cette Jeanne me plaisait beaucoup, peut être pourrions-nous être de très bon ami. « Je suis un très bon épéiste, et surtout un très bon tireur, je ne rate jamais un cible… mais le tir à l’arc, je n’ai jamais essayé. Peut être, pourriez-vous me montrer ? » Jeanne se releva et me tendait la main pour m’emmener aux écuries, je la saisis, et nous marchions ensemble. J’aperçu la silhouette de ma chère mère à la fenêtre, et même d’ici, je la sentais jubiler ! Si seulement, elle savait ce que je prévoyais de faire ! Alors que nous approchions des écuries, je la questionnais un peu plus sur leurs chevaux. « Avez-vous des purs-sangs ? » En voyant le bâtiment, je comprenais que cette famille avait un réel attrait pour les chevaux. Nous pénétrons à l’intérieur, j’étais impressionné par le nombre d’animaux présents. Je fus attiré par l’un d’eux, je m’avançais vers ce dernier : « j’aime beaucoup celui-ci, qui à l’habitude de le monter ? » demandais-je.
e Bouchard n'était peut-être pas aussi stupide que je ne l'aurais pensé. J'oserais même croire que ce Monsieur est digne d'intérêt. Il appréciait la liberté, moi aussi sans parler de mon goût prononcé pour les interdits. J'étais âgée de dix-neuf ans à cet âge une femme devrait être mariée et avoir des enfants. Normalement à notre époque dès le moment ou un femme saigne elle se retrouve mariée. Ma fos, si je calculais, j'ai saigné pour la première fois à l'âge de douze ans ce qui veux dire que je devrais être mariée depuis sept ans en sept ans j'aurais eus le temps de faire ou moins quatre enfants ! A cette pensée je me signai. Avant de redescendre sur terre en entendant la voix du Comte. « Je viens de calculer rapidement, une jeune femme de ma condition et en fonction de l'age auquel je suis devenu une femme, je devrais être mariée depuis sept ans ! Croyez moi, ma mère s'arrache les cheveux de ne pas me trouver de mari. En réalité mon secret c'est que je fais fuir le prétendant en lui faisant passé le pire séjour de sa vie en Bretagne »
Dis-je en me mettant à rire en repensant au dernier qui était parti en pleine nuit après que j'ai farci son lit de crottes de mouton. C'est puérile, je doit bien le reconnaitre mais tout de même très drôle. Je repris néanmoins mon sérieux lorsqu'il avoua apprécier les Dames sachant manier les armes, étonnant tout de même pour un homme
« Je... personne n'a voulu me montrer les rudiments du combat à l'épée... mon p...professeur craignait que je ne me blesse, d'ou le choix du tire à l'arc » Avouais-je un léger pincement au coeur en repensant à Tristan, mon Tristan. « Je vous propose un marché je vous apprends à tirer et vous, vous m'apprenez à tenir une épée »
Proposais-je après un petit instant tout en me levant. J'allais lui montrer mes sites d'entrainement dans la forêt qui bordait le chateau de Nantes. Sur le chemin des écuries je ne fis pas attention et ne sus pas que nous étions observé. Peut m'importait finalement car nos mères s'étrangleraient en apprenant ce que nous allions faire. Je le laissait entrer dans les écuries et se familiarisé avec les chevaux alors que je sortais mon arc de sa cachette qui était un simple box vide. Je tournai la tête en entendant sa question.
« C'est Lillith et c'est ma jument. C'est... l'ancien chef des écurie de mon père qui me l'a choisie. » Dis-je en m'approchant du box de la jument grise. « Lorsqu'elle était bébé s'était une vraie furie, un peu comme moi Tristan me l'a proposée pour que je la dresse et que du coup toute ma propre énergie soit canalisée par le dressage du cheval ... ça a plutôt bien marché je dois dire. » Je souris avant de me tourner vers lui. « Je peux vous proposer le cheval de l'un de mes frères ils sont tous trois ici, ce sont des cheveux magnifiques également »
Je désigne les trois box en face de celui de Lillith.