Enceinte de six mois, c'est une main légère posée sur son ventre arrondi que la baronne Mortimer frappa à la porte de l'antichambre. Une servante vint lui ouvrir, et son air désapprobateur disparut au premier coup d'oeil jeté à la silhouette richement vêtue de Joan et sa fille aînée, Margaret, cinq ans. On ne répondait pas à une bien-née comme à une femme du commun, et c'est avec amabilité que la servante informa Joan que son amie Jeanne d'Artois était entrée en confinement quelques heures plus tôt.
C'était une question diplomatique, un traité commercial qui avait conduit les Mortimer près des terres de Foix-Béarn, et si la jeune femme de vingt-trois ans se faisait un devoir de suivre son époux dans ses déplacements, menant les enfants avec eux pour ne jamais en être séparée, elle avait presque bondi de joie en apprenant qu'elle pourrait rendre visite à son amie Jeanne, la malheureuse épouse du Comte de Foix, Gaston. D'autant que dans ses lettres, de plus en plus désespérées, la brune qu'elle appréciait tant avait laissé entendre qu'elle devait l'entretenir d'une affaire délicate. Aussi la blonde s'était hâtée de rejoindre le château où séjournait Jeanne, accompagnée de sa fille. Et alors qu'elle se tenait devant la porte de l'antichambre, son coeur eut un bond plus fort lorsqu'elle sut que le travail de l'accouchement avait commencé. 'Margaret,' fit-elle à sa fille aînée, 'attendez-moi dans l'antichambre, d'accord ? Et soyez sage, j'ignore si j'en ai pour longtemps encore. Je compte sur vous.' Du haut de ses cinq ans, la fillette opina. Si par le caractère elle tenait essentiellement de sa mère, c'était à son père qu'elle ressemblait le plus. Et l'enfant que Jeanne mettrait bientôt au monde, de qui tiendrait-il ? De sa ravissante mère, où de son détestable père ? Mais Gaston était-il bien son père ? Joan n'était pas femme à apprécier l'infidélité, mais a peine avait-elle reçu les premières confidences de Jeanne qu'elle avait compris... La colère que lui inspirait son mari ne pouvait que la mener vers d'autres chemins. 'Conduisez-moi auprès de la comtesse,' ordonna la baronne. 'Je ne puis, Madame, la comtesse est en plein travail, elle est bien entourée, les ages-femmes s'en occupent et...' 'J'ai eu quatre enfants, je porte mon cinquième. Croyez-moi, je commence à comprendre ce que signifie un accouchement. Maintenant, conduisez-moi auprès de la comtesse.'
Son ton ne souffrait aucune réplique. La servante ne put que s'incliner, et en laissant Margaret dans l'antichambre après l'avoir embrassée, Joan constata avec un reniflement méprisant que la pièce était vide. Nulle trace de Gaston ou de sa famille. Jeanne avait-elle seulement une personne sur qui elle pouvait compter dans l'enfer que lui imposait sa belle-famille ? Lorsqu'elle entra, le travail avait effectivement un peu commencé. La brune était allongée sur le lit, encore apte à considérer le monde autour d'elle. Elle n'en était pas à son premier enfant, certes, mais la baronne un peu plus âgée savait que les premiers accouchements étaient de loin les pies. Après, la douleur diminuait. Ou était-ce la mère qui s'y habituait ? Joan se précipita vers Jeanne avec un large sourire chaleureux, peu habituel chez elle qui était de nature plutôt froide, s'assit à son chevet et lui prit la main. 'Bonjour, mon amie. Comment allez-vous ? Les douleurs ne sont pas trop vives encore ? Je suis navrée de n'avoir pu être là plus tôt, mais je crois être arrivée au bon moment...'
Quoi qu'il advienne, elle ne lâcherait pas sa main. Si personne ici n'avait d'affection pour la brune d'Artois, elle serait là pour compenser.
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Jeanne d'Artois
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Jeanne s'était réveillée aux aurores en sentant le bébé qu'elle portait bouger dans son ventre. Elle mit une main sur son ventre pour le caresser et calmer cette vie avec un petit sourire attendri. Quand l'enfant se calma, elle soupira avant de s'enfoncer dans les coussins qui lui soutenaient le dos. elle ne savait pas trop où elle en était. A vingt ans, elle était une épouse infidèle. Il y a quelques mois, quand l'année 1309 commençait, elle avait rencontré cet homme. Allen Weiss. Blond comme le soleil, les yeux bleus pétillants, un sourire aux lèvres et toujours chaleureux. La joie de vivre à l'état brut. Si elle n'avait jamais aimé Gaston ni était attirée par lui, c'était différent avec ce serviteur avec qui elle commis le pêché d'adultère. Pas que ça la surprenait...Elle avait toujours "su", d'une manière ou d'une autre, qu'elle allait finir par aller dans d'autres couches que celles de son mari. Mais elle n'imaginait certainement pas que, après la naissance de son fils et ses devoirs conjugaux accomplis, elle allait s'y mettre aussi rapidement et, surtout, qu'elle allait tomber amoureuse! Très tôt, elle avait cru que l'amour n'était que ce conte qu'on racontait aux petites filles pour les faire rêver... Et la voilà enceinte! Elle ne savait pas si l'enfant qu'elle portait était celui de Gaston ou d'Allen. Pour éviter tous soupçons, elle avait continué à accepter son époux dans son lit. Donc oui, elle avait eu des relations avec deux hommes à la fois. Son mari de vie et son mari de cœur. Pour ça, elle était nerveuse et devait se rassurer. De plus, sa tante et marraine, Mahaut d'Artois faisait de plus en plus de main-mise sur le Comté de son enfance, l'Artois, alors que c'était son frère, Robert, qui devrait avoir l'héritage! C'est ainsi qu'elle avait convoqué quelqu'un à passer quelques jours chez elle. Qui? Pas ses sœurs! Marie et Catherine étaient trop jeunes et les autres trop occupées! Elle avait appelé une anglaise. Joan de Geneville. Comme elle, cette femme qui portait le même prénom qu'elle était très forte dans tout ce qui était stratégie politique et complot. Peut être que Joan allait être choquée d'apprendre que Jeanne complotait contre sa propre famille mais, pour elle, Mahaut avait franchi la limite à ne pas dépasser. Les deux femmes étaient amies et c'est, réprimant un cri, qu'elle avait reçu, avec joie, la lettre de la jeune femme aux magnifiques cheveux blonds qui acceptait son invitation. Normalement c'était aujourd'hui que son amie allait venir. Heureuse et angoissée à la fois, elle ne savait pas par quoi commencer quand Joan arriverait.
Trop perdue dans ses pensées, elle se leva sans précaution et c'est à ce moment là qu'elle senti les premières contractions. Ayant déjà eu un enfant, elle su ce que ça signifiait. Une main sur son ventre, elle réprima un cri et se déplaça, en boitant et se soutenant, à travers sa chambre pour se diriger vers le petit salon privatif attenant à ses appartements où une servante est censée loger pendant la durée de sa grossesse et les premiers mois après l'accouchement pour le service du nouveau né. Elle dégagea les rideaux et se soutenu en constatant que personne ne dormait là. Le lit temporaire qui avait été placé là était vide! Les draps n'étaient même pas défaits! Elle jura dans sa barbe et chercha à sortir de ses appartements pour alerter sa maisonnée.
Difficilement, elle se "traîna" jusqu'à la porte, une main douloureuse sur son ventre qui l'était tout autant, et ouvrit la porte espérant qu'un serviteur passait devant ou qu'un garde était là. Mais fort était de constater que non. Elle était le Comtesse de Foix et personne n'était là pour vérifier que l'épouse enceinte du Comte soit en sécurité! Elle eu une mimique douloureuse en constatant, avec humour, que Allen n'aurait jamais autorisé ça si il avait été à la place de Gaston. Une autre douleur lui arracha un cri qui la ramena à la réalité et elle hurla à l'aide à pleins poumons. En moins de cinq minutes, une ribambelle de servantes arrivèrent en courant. Certaines la tiennent pour la ramener dans sa chambre pendant que d'autres allèrent chercher les sages femmes tandis que les autres allèrent prévenir la belle famille de la Comtesse pour les prévenir que Jeanne allait donner la vie.
Allongée, Jeanne soupira de soulagements en constatant que les douleurs étaient moins vives quand elle était au lit. Très vite, son mari et sa belle mère arrivèrent. Tout les deux, à cause de l'heure, en robe de chambre et en peignoir. Marguerite devina très vite que sa belle fille avait du aller chercher de l'aide et hurla pour demander qui était sensée veillée sur la Comtesse cette nuit. Une jeune femme au teint olivâtre et à la chevelure claire sorti de la foule, tremblante et morte de peur, en s'excusant en disant qu'elle ne s'attendait pas à ce que le travail commence pendant son absence. Marguerite la réprimanda devant tout le monde en hurlant qu'elle n'avait même pas passée la nuit dans le salon de Jeanne comme il lui avait été demandé. Gaston s'était vite frayé un chemin vers la couche de Jeanne pour lui demander comme elle allait mais les cris de sa mère lui monta vite à la tête et il s'éclipsa en prétextant du travail en retard. Le départ du Comte réveilla la Comtesse douairière de son coup de sang et elle ordonna à ce qu'on punisse la servante fautive. Jeanne devina sans mal que la jeune femme allait être congédiée...Après avoir été fouettée dans la cour intérieure. C'est à dire sous la fenêtre de la jeune femme en train d'accoucher. Ce n'était pas comme ça qu'elle avait imaginé la naissance de son deuxième né !
Pendant des heures qu'elle ne pu compter mais qui lui parurent une éternité, les douleurs passèrent de fortes à moins fortes faisant tourner la tête à la Comtesse. Du fluide s'écoulait lentement le long de ses jambes mais elle n'avait pas l'impression que son enfant voulait sortir. Elle était en sueur et tremblante tentant de pousser. Elle avait encore toute sa tête mais elle savait qu'elle allait commencer à avoir tellement chaud qu'elle n'allait plus pouvoir considérer le monde. Simplement les voix les plus proches d'elle lui ordonnant de pousser pour faire sortir l'enfant.
elle entendit quelqu'un entrer et cligna des yeux pour enlever la sueur qui lui coulait en voyant une silhouette aux cheveux blonds. Elle sourit en reconnaissant une Joan enceinte. La moitié de la grossesse à première vue. Celle ci se précipita à son chevet pour lui prendre la main à la place d'un servante. Elle serra fort en sentant une autre douleur. 'Bonjour, mon amie. Comment allez-vous ? Les douleurs ne sont pas trop vives encore ? Je suis navrée de n'avoir pu être là plus tôt, mais je crois être arrivée au bon moment...'
Ma chère Joan..Enfin un visage amical! Dit elle dans une demie folie due au travail. Les douleurs varient. Ne vous inquiétez pas. Je suis désolée de vous avoir appelée alors que vous êtes enceinte
Elle devina une certaine...Exaspération dans le regard de Joan. A cause de quoi? Remise à la réalité, elle remarqua que ni Gaston ni Marguerite n'étaient restés au chevet de leur épouse et belle fille. Jeanne en rigola. Marguerite est partie punir la servante qui m'a laissée seule pendant la nuit me retrouvant sans personne pour le commencement des contractions. Gaston a eu migraine et est parti en parlant de travail en retard! Ils ont préférés ça que de rester! On se demande si je fais partie de leur famille...N'est ce pas? Je ne suis que le ventre qui met au monde les héritiers! ...AIE! Finit elle en serrant encore plus fermement la main amicale dans la sienne à s'en blanchir les mains sous la pression. Elle sentait le fluide entre ses jambes s'écouler plus rapidement et à plus grosses doses. L'enfant arrive... Elle le sentait très bien dans son ventre...En train d'essayer de se frayer un chemin.
Comme l'essentiel des dames de son milieu, Joan s'était mariée jeune. Moins jeune que Jeanne, certes, puisqu'elle était entrée dans sa quinzième année huit mois avant d'avoir célébré ses noces avec l'héritier des Mortimer. Leur premier né ne s'était pas fait attendre très longtemps : les naissances d'Edmund, Roger, Margaret et Maud s'étaient succédées, et elle portait son cinquième bébé depuis une demi-année maintenant. Mère très jeune, c'est vrai, mais mère avant tout, tout comme son amie, la brune artésienne, qui a vingt ans mettait au monde son second enfant. C'était certainement l'un des moments les plus importants dans la vie d'une femme, au delà des devoirs conjugaux que l'épouse devait remplir : le moment ou venait au monde celui ou celle que la mère pouvait aimer plus que sa propre vie. Joan se réjouissait d'être là pour Jeanne : si aucun accouchement n'était facile, ceux de la blonde avaient au moins le mérite d'avoir été adoucis par la présence de sa mère, de sa grand-mère lorsque celle-ci était encore de ce monde, quant à Roger, s'il ne pouvait évidemment être présent avec elle, il attendait dans l'antichambre, demandant de ses nouvelles à chaque fois que ses cris montaient dans les aigus. Jeanne d'Artois, elle n'avait personne. Personne sauf elle : l'anglaise ferait donc de son mieux pour soutenir et assister son amie, d'autant qu'elle était loin d'être une ignorante en matière de naissances, après quatre - bientôt cinq - enfants.
'Ne vous excusez pas, ma chère, vous avez bien fait de me faire appeler,' sourit la blonde, serrant toujours les doigts de son amie. Oui, songeait-elle, Jeanne avait très bien fait de la faire appeler en dépit de sa grossesse, ne serait-ce que justement pour voir un visage amical. 'J'ai fait le trajet depuis Paris à cheval, alors soyez assurée que ce n'est pas de venir vous voir qui me posera le moindre problème, bien au contraire,' s'amusa-t-elle, 'd'autant que je serais plus utile ici que n'importe où ailleurs.' Elle ne pensait pas que Roger puisse avoir besoin d'elle, mais si c'était bien le cas, il s'en passerait le temps qu'il faudrait. L'éventualité de lasser seule son amie n'était même pas envisageable pour la blonde, et elle avait cette chance, inouïe pour son époque et son statut, de pouvoir imposer ses conditions à son mari si cela s'avérait nécessaire. Rares étaient les conflits qui s'étaient interposés entre elle et Roger, mais ce dernier savait que s'il perdait le soutien de son épouse, il perdait celui de l'essentiel de ses métayers et de ses terres. Des deux époux, Joan était incontestablement la plus riche et la plus titrée, et pouvait jouer de cette position si le besoin s'en faisait sentir. Une chance que Jeanne n'avait pas, du moins pas de façon si ouverte et officielle, comme elle le fit comprendre à la baronne :
'On se demande si je fais partie de leur famille... N'est ce pas ? Je ne suis que le ventre qui met au monde les héritiers !' 'Tous devraient avoir honte, que serait un homme s'il n'avait pas d'héritiers, donc pas d'épouse ?' siffla la blonde, 'mais soit : nous nous passerons d'eux, nul ici ne réclame leur présence.' Joan songeait que si elle-même ne supportait pas sa belle-mère ou son époux, elle préférerait la compagnie d'une amie et de sages-femmes à celle de deux êtres qu'elle ne pouvait souffrir. Le cri de douleur de Jeanne la tira de ses pensées d'un instant, et elle se tourna vers les sages-femmes : 'Le travail s'intensifie, allez chercher de nouveaux linges et de la bière épicée pour la douleur. Hâtez-vous, nom d'un chien !'
Diantre, mais où est-ce que les comtes de Foix avaient déniché de telles potiches ? Loin de s'agiter pour soulager Jeanne autant que possible, elles restaient plantées là, observant la baronne tenter de soutenir son amie. Invectivées par la blonde, et comprenant sans doute que la situation était urgente, elles obéirent sans discourir. Joan profita d'un apaisement visible - et fort court - dans les douleurs de Jeanne pour lui glisser avec un sourire : 'eh bien, votre époux a peut-être quelques leçons à prendre en matière d'entourage compétent et, d'une manière générale, de savoir faire auprès de la mère de ses enfants, mais on ne peut lui reprocher son absence d'imagination. Si j'en crois les excuses minables inventées pour fuir les lieux, il devrait songer à devenir romancier, ou troubadour !'
Les eaux se firent plus abondantes, et si Joan savait ce que cela signifiait sûrement, Jeanne le confirma : l'enfant arrivait. Les sages femmes parties revinrent avec l'attirail demandé, qui des linges, qui des boissons, et la baronne s'empara immédiatement d'une coupe pour la porter à Jeanne : 'tenez, cela devrait apaiser les douleurs.' Effectivement, l'enfant arrivait, et au vu de la régularité des contractions, c'était sûrement pour bientôt : 'respirez à fond, Jeanne, ce sera bientôt bon. Votre bébé sera bientôt dans vos bras, vous imaginez ? Courage, mon amie, ce ne sera pas long...' Bientôt, les draps entiers se gorgèrent de liquide. Effectivement, ce serait pour bientôt : en bonne chrétienne, Joan se signa et serra à nouveau les doigts de Jeanne : 'n'hésitez pas à me serrer la main dès que vous avez mal,' dit-elle, 'ce sera sans doute bientôt fini.'
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Dernière édition par Joan de Geneville le Lun 24 Aoû - 20:31, édité 1 fois
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Jeanne d'Artois
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Les douleurs s’intensifiaient. C'était, heureusement, plus vivable que lors de la naissance de son premier né: Gaston. Ce jour là, elle avait tellement saigné qu'on avait craint pour sa vie... Une de ses dames de compagnie lui avait même confié que, quand elle était tombée inconsciente à cause des douleurs et de la perte de sang, sa belle mère avait pris son mari à part en lui disant qu'elle allait partir à la recherche d'une nouvelle épouse pour lui...Comme si elle était déjà morte. Encore une chose parmi tant d'autres qui fait que Jeanne d'Artois ne pardonnera jamais à la famille des Comtes de Foix même si elle en fait partie par le mariage. Comme un pied de nez fait à Marguerite de Béarn/Montcade, elle avait survécu...Et était devenue une excellente mère. Tout l'amour qu'elle n'accordait pas à son mari, elle le donnait à son fils...Et à Allen, l'unique amour de sa vie et le probable véritable père de l'enfant en train de venir au monde.
Savoir qu'il était certainement en train de faire les cent pas d’inquiétude pour elle et la présence de Joan de Geneville l'aidaient beaucoup. Cette dernière, malgré une grossesse bien avancée avait fait le trajet, contre l'avis de tous très certainement, jusqu'ici. 'Ne vous excusez pas, ma chère, vous avez bien fait de me faire appeler. J'ai fait le trajet depuis Paris à cheval, alors soyez assurée que ce n'est pas de venir vous voir qui me posera le moindre problème, bien au contraire, d'autant que je serais plus utile ici que n'importe où ailleurs.' Jeanne lui fit un sourire mélangé à une grimace de douleurs. S'allonger avait, certes, soulagé sa souffrance mais elle était encore là...Et ce n'ira pas en s'améliorant. Elle sait bien qu'un accouchement n'est pas un autre mais elle se souvient comme son fils l'avait fait souffrir en venant au monde...Mais ce n'était rien face à la souffrance qu'elle vivait au quotidien. "Merci" murmura t'elle d'une façon à qu'elle se demande si Joan l'avait bien entendue mais une pression sur des doigts lui confirma que c'était le cas. Évitez de prendre autant de risques, cependant... Et oui, Joan de Geneville faisait partie de ces rares personnes pour qui Jeanne d'Artois s'inquiétait réellement. Jeanne ne se pardonnerait jamais si quoique ce soit était arrivé à la baronne et à sa famille à cause d'elle.
A la vue du regard de Joan, elle répliqua que sa belle famille était partie vaquer à leurs occupations. 'Tous devraient avoir honte, que serait un homme s'il n'avait pas d'héritiers, donc pas d'épouse ? Mais soit : nous nous passerons d'eux, nul ici ne réclame leur présence.' Jeanne acquiesça d'un signe de tête avec un léger sourire reconnaissant. Soudain, une douleur plus forte que les autres, suivies d'autres, vint lui compresser le ventre. C'était son bébé qui venait au monde en se frayant un chemin à travers ses entrailles. 'Le travail s'intensifie, allez chercher de nouveaux linges et de la bière épicée pour la douleur. Hâtez-vous, nom d'un chien !'
Elle soupira. Qu'auraient fait ces empotées si Joan n'était pas venue?! Encore une fois, une vague de reconnaissance traversa Jeanne. Une fois les sages-femmes parties, Jeanne entendu une réplique bien cinglante de son amie anglaise: 'eh bien, votre époux a peut-être quelques leçons à prendre en matière d'entourage compétent et, d'une manière générale, de savoir faire auprès de la mère de ses enfants, mais on ne peut lui reprocher son absence d'imagination. Si j'en crois les excuses minables inventées pour fuir les lieux, il devrait songer à devenir romancier, ou troubadour !' qui eut le mérite de lui faire avoir un fou-rire lui faisant oublier les douleurs, l'espace d'un instant. Mais, très vite, sa souffrance revint. Elle caressa son ventre de sa main libre de manière à encourager l'enfant. Elle chuchota: Mon petit ange...Ne t'inquiète pas, c'est bientôt fini pendant que le cortège de servantes revint les bras chargés de ce qu'on leur avait demandé. Elle se retrouva avec une coupe devant le nez. 'tenez, cela devrait apaiser les douleurs' Elle acquiesça et prit, d'une main tremblante, la coupe pour en boire une gorgée. Heureusement, on l'aidait à soutenir sa tête mais elle commençait à avoir tellement chaud qu'elle n'arrivait plus à bien entrapercevoir la réalité.
Seule la voix de Joan lui arrivait jusqu'aux oreilles avec plus ou moins de clarté: 'respirez à fond, Jeanne, ce sera bientôt bon. Votre bébé sera bientôt dans vos bras, vous imaginez ? Courage, mon amie, ce ne sera pas long...' Elle eu un sourire éclatant rien que de l'imaginer. Ce petit amas de chairs, ce petit amas de vie, dans ses bras. L'enfant d'Allen. Une partie de son bien aimé sera dans ses bras dans quelques instants. 'n'hésitez pas à me serrer la main dès que vous avez mal, ce sera sans doute bientôt fini.' Elle répondit à la positive tandis qu'elle attendait l'instant où on lui accorderait le droit de pousser tout en prenant une longue respiration.
Une fois que l'accord fut donné, elle poussa avec la force du désespoir et de l'envie d'avoir sa nouvelle progéniture dans les bras. Elle réitéra l’expérience plusieurs fois quand, entendant un gargouillis humide et un cri, elle se laissa tomber sur sa masse d'oreillers en respirant fortement, tachant de reprendre son souffle. Elle avait mal dans le bas du ventre, nauséeuse, elle avait chaud, elle était en sueur mais elle se sentait heureuse. Elle était de nouveau maman! Quel bonheur! Elle se tourna vers Joan à qui la sage-femme présenta le bébé nouveau né de quelques secondes: Joan...Dites moi, je vous en supplie, qu'est ce que c'est?! Ai-je de nouveau un valeureux fils ou une magnifique petite fille? Malgré ses douleurs et ses bras tremblants, elle voulait prendre son enfant tout de suite dans ses bras, elle les tendu dans l'espoir que son vœux se réalise.
La baronne anglaise se souvenait comme de la veille de la naissance de chacun de ses enfants, peut-être avec un peu plus de netteté de celle de Margaret, sa première fille, après deux beaux garçons, et avec plus encore de netteté celle d'Edmund, son premier né. Elle se remémorait la scène comme si elle y avait assisté en parfaite étrangère, son corps mince de jeune fille de seize ans tendu comme un arc alors qu'elle employait toutes ses forces à pousser son bébé vers la sortie, alors que de l'autre côté de la porte, son jeune époux de quinze ans faisait les cent pas. Une main dans celle de sa mère et l'autre dans celle de sa grand-mère, encouragée également par sa belle mère Margaret de Fiennes, elle avait hurlé et hurlé encore, poussé tant et plus, et lorsqu'elle parvenait à ouvrir les yeux, tout ce qu'elle voyait - tout ce qu'aujourd'hui elle se souvenait avoir vu - était ce conglomérat de blasons au dessus de sa tête. Quand les lignes or et azur des Mortimer s'était mêlé au griffon mordoré sur fond prune des Geneville. Dans sa torpeur, elle se souvenait avoir trouvé cette association étrangement belle. Comme une annonce heureuse des enfants à naître, comme un signe de l'harmonie qui régnait dans la famille qu'elle avait fondée avec Roger.
La famille. Rien n'était plus important que cela : naître dans une famille donnée, c'était naître avec un destin tout tracé. Les femmes plus encore que les hommes : Joan de Geneville et Jeanne d'Artois étaient comme tant d'autres dames de la haute noblesse, destinée dès leur plus jeune âge à un mariage prestigieux. Parfois, il s'avérait heureux. Parfois, il était un désastre : n'en avait-elle pas la preuve sous les yeux, avec Jeanne et Gaston ? Elle se souvint qu'à chacun de ses accouchements, elle avait puisé du réconfort dans la présence de Roger, derrière la porte. Elle avait entendu son pas, sa voix, se savait soutenue par un homme, son homme, qui s'inquiétait pour elle et l'enfant. Que l'amour entre en jeu n'était pas la question : Roger ne l'aimait peut-être pas, mais il la respectait et lui rendait hommage. Ce n'était pas le cas du comte de Foix. L'espace d'un instant, alors que Jeanne serrait sa main un tantinet plus fort sous l'effet de la douleur, Joan regretta que Roger ait à s'allier à Gaston pour raisons diplomatiques, elle se serait aussitôt fait un plaisir de lui expliquer sa façon de penser. Mais ses pensées furent vite reléguées au fond de son esprit, car la priorité était ailleurs. Jeanne n'en était peut-être pas à son premier accouchement, mais la douleur, si elle était moindre, restait une terrible épreuve. Les sages-femmes s'agitaient autour de la comtesse, comme revigorées par les ordres secs donnés par l'anglaise, qui tenait fermement la main de son amie en lui murmurant des paroles d'encouragement. Visiblement, les contractions se faisaient plus douloureuses, et surtout plus fréquentes, seules quelques demi-secondes les espaçaient. Ce serait bientôt fini, la blonde en était sûre. Douloureux forcément, mais point éternel, heureusement ! Jeanne poussait comme une désespérée, de toutes ses forces. Une sage-femme s'écria brusquement : 'je vois sa tête ! Le bébé arrive ! Je le vois qui arrive !'
Ainsi, il était dans une bonne position ! Joan eut un grand sourire, se souvenant du catastrophique accouchement de sa belle-soeur, qui l'an passé avait fait naître une petite fille avec l'intervention d'une sage-femme qui avait dû retourner le bébé : le supplice enduré par la pauvre Maud Mortimer, épouse de Verdun, était au delà de ce que l'on pouvait imaginer. 'Tenez bon, mon amie,' souffla Joan, 'le bébé arrive. Il sera là dans une minute, vous y êtes presque ! ' Une dernière poussée, et un cri grêle répondit à ceux de Jeanne. Dans les bras de la sage-femme s'agitait déjà un petit être rougi par l'effort, trempé, et dont les cris énergiques reflétaient sa vitalité. 'C'est une fille, madame la comtesse,' s'exclama la sage-femme en réponse aux interrogations de Jeanne. Une fille ! Avec un sourire plus grand encore, Joan se leva à demi et pris dans ses bras le bébé que lui tendait la femme, avant de se retourner et de le déposer doucement dans les bras tendus de Jeanne. 'Voyez comme elle est belle, Jeanne, elle est magnifique...' La gorge serrée par l'émotion, alors que d'ordinaire elle n'était pas femme à faire preuve de sensibilité, Joan se réjouissait pour son amie. Après un fils en excellente santé, voilà que naissait une ravissante fillette. A défaut d'être une épouse heureuse, Jeanne pourrait être une mère comblée. Piètre consolation, certes, mais consolation tout de même. Si une femme se devait d'aimer quelqu'un dans sa vie, ce serait incontestablement son enfant, car quel amour était plus fort que celui-ci ?
Alors que Jeanne serrait contre elle sa nouvelle-née, un grincement attira l'attention de Joan qui tourna la tête. Dans l’entrebâillement de la porte donnant sur l'antichambre, Margaret observait la scène. Sa mère lui fit signe d'approcher et sourit alors que sa fille lui embrassait doucement la joue, sans quitter des yeux l'artésienne et son bébé. 'Ma fille, Margaret,' présenta Joan. 'Saluez donc mon amie, la comtesse Jeanne de Foix-Béarn,' dit-elle à sa fille qui fit aussitôt une révérence. Fascinée par le bébé, la petite Mortimer ne le lâchait pas des yeux. 'Elle adore les enfants,' expliqua Joan avec un petit rire, 'mes félicitations, mon amie. C'est une fillette magnifique, qui vous fera honneur j'en suis persuadée.' Les sages-femmes occupées à ranger la pièce, Margaret fascinée par le bébé, Joan se pencha vers Jeanne : 'voulez-vous que je demande à faire venir... Quelqu'un en particulier ? C'est peut-être le moment idéal, vu qu'ils sont tous au loin.' Jeanne savait évidemment que par le ils, c'était de Gaston et sa mère dont parlait Joan. Elle-même était une femme fidèle et ne cautionnait par les écarts de ce genre, mais sa situation était si différente de celle de Jeanne qu'elle aurait été bien ingrate de la juger ! A cela se mêlait une certaine curiosité : Jeanne n'était pas femme à flancher pour le premier venu, et lorsque la baronne avait compris que son amie avait un amant, elle n'avait pu s'empêcher de souhaiter le rencontrer, ne serait-ce que pour le remercier d'avoir su rendre heureuse une femme à laquelle elle tenait énormément, et qui méritait amplement le bonheur que lui seul semblait en mesure de lui accorder.
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Jeanne d'Artois
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C'est avec soulagement que Jeanne s'étala sur ses oreillers après une énième poussée qui expulsa son enfant d'elle. Son corps était courbaturé à cause des contractions, elle avait mal dans le bas du ventre et haletait fortement. Mais elle ne fut jamais aussi heureuse qu'à cet instant. Elle passa ses mains sur son visage moite et humide de sueur et sur sa gorge douloureuse à force d'avoir hurlé. La procédure des événements revenait petit à petit à sa mémoire. Son réveil avec de légères contractions, son lever qui a provoqué le travail, l'absence de la servante dans le lit de fortune du salon privatif de ses appartements, ses appels à l'aide dans le couloir, la ribambelle de serviteurs qui étaient arrivés au garde à vous, les cris de sa belle mère au sujet de la gourde de domestique qui n'avait rien trouvé de mieux à faire que de s'en aller alors qu'elle avait été chargé de veiller sur l'épouse du Comte, le départ de son mari horripilé par tout les hurlements autour de lui et la douleur.
Si Gaston et elle n'étaient pas un couple heureux et si son mari fuyait à la première difficulté, elle pouvait le remercier pour une chose: avoir fait d'elle une mère. Pour ce qui est de Allen, l'homme de sa vie, elle avait puisé en lui pour avoir la force de mener l'accouchement jusqu'au bout. Parce que, pour elle, Jeanne aimait croire que l'enfant qu'elle venait de mettre au monde était de lui. Et elle l'aimerait encore plus!
L'autre personne en qui elle puisait la force était la jeune femme blonde qui supportait sa poigne de fer à chaque fois qu'une contraction plus douloureuse que les autres pointait le bout de son nez. Le 'Tenez bon, mon amie, le bébé arrive. Il sera là dans une minute, vous y êtes presque !' de Joan lui a donné un plus d'énergie et elle avait pu crier la dernière poussée pour expulser le bébé de son ventre.
Un cri bruyant et enfantin strident se fit entendre. A moitié inconsciente, elle sourit en réalisant que son enfant allait bien. Il hurlait à pleins poumons, il criait au monde qu'il était là. De mains tremblantes, elle enleva la sueur qui lui coulait des yeux. Elle demanda, avec empressement, si elle avait eu un garçon ou une fille. La sage-femme répondit: 'C'est une fille, madame la comtesse,' Pendant que Joan se levait pour prendre la petite dans ses bras, Jeanne éclata d'une rire légèrement rauque. Une rire sincère et joyeux mais un peu douloureux à cause de sa gorge irritée. Elle tendu ses bras tremblant vers Joan qui lui mit sa nouvelle-née dans ses bras: 'Voyez comme elle est belle, Jeanne, elle est magnifique...' Elle souri, les yeux embués de larmes, et dit, en hochant la tête: Oui, c'est un ange! Elle est parfaite... La meilleure amie, la mère et la fille restèrent dans une bulle jusqu'à ce que Jeanne relève le regard de sa fille pour regarder vers le rideau qui délimitait sa chambre avec le salon pour voir...Une paire d'yeux qui la regardait. Joan fit signe à la petite fille qui s'approcha pour faire un bisou sur la joue de l'anglaise: 'Ma fille, Margaret,' Jeanne sourit en apprenant que la petite fille était celle de son amie 'Saluez donc mon amie, la comtesse Jeanne de Foix-Béarn,'. Margaret réagit à la seconde en faisant une révérence: Bonjour... J'espère que je ne t'ai pas fait peur.... Dit elle en faisant référence aux cris qu'elle a poussé sans les retenir. Elle eu un léger rire quand elle constata que la petite semblait plus préoccupée par son bébé que par elle. Trop mignonne.'Elle adore les enfants,' Jeanne fit un sourire rayonnant avant de dire: Et tu as tout à fais raison! Car, à leur époque, si on a un mariage malheureux, le fait d'être parent devait être une des seules choses qui permettait de ne pas sombrer. 'mes félicitations, mon amie. C'est une fillette magnifique, qui vous fera honneur j'en suis persuadée.' Elle sourit en disant: Elle aura une belle et longue vie! Je le sens... Cette petite est une part de moi et un morceau de mon âme. C'est mon enfant, une mère sent ces choses là... Elle sera quelqu'un d'extraordinaire. Elle épongea ses yeux avec un mouchoir de tissu qu'on lui tendait. Joan se penchait vers elle pour lui dire, en chuchotant: 'voulez-vous que je demande à faire venir... Quelqu'un en particulier ? C'est peut-être le moment idéal, vu qu'ils sont tous au loin.' Joan savait très bien qu'elle était infidèle. Elle se tourna vers les sages-femmes qui s'affairaient à ranger les linges gorgés de sang. Elle se racla la gorge: Mesdames! Pouvez vous nous laisser seules la baronne, sa fille et moi? Celle qui faisait figure de chef failli rétorquer qu'elles devaient finir de ranger mais le regard de Jeanne ne souffrait d'aucunes répliques. Elle commençait à être celle qui ferait trembler tant de personnes... Ce qui arriverait quelques semaines plus tard allait précipiter le tout. Mais, en ce moment, personne ne pouvait le savoir.
Les servantes et sages-femmes partirent laissant Joan, Margaret, Jeanne et la nouvelle née seules. Elle chuchota: Allez dans l'aile est, c'est là que vivent les serviteurs. Vous y trouverez un homme du nom d'Allen Weiss. Il est blond avec les yeux bleus et un soupçon de vert. Il est souvent habillé en brun. Sa chambre est tout au fond à gauche avec, gravé sur la porte, A.W en lettres gothiques.
Son amie partie, Jeanne resta avec la fille de celle-ci à papoter. Quelques minutes plus tard, Joan revint avec, sur les talons, Allen qui dépassa la baronne pour venir à ses côtés et lui serrait la main: Jeanne, tu vas bien? Jeanne lui sourit: Je vais bien mon cœur J'ai eu peur en voyant la baronne ouvrir ma porte! Mais j'ai vite réalisé que c'était toi qui lui avait demandé de venir me chercher Excuse moi. Mais tu le sais: tu peux me faire confiance! Et faire confiance à Joan...C'est une des seules personnes en qui je peux avoir parfaitement confiance...Et aveuglement! Allen hocha la tête et il s'assit complètement sur le lit pour soutenir Jeanne qui tombait de fatigue et regarder l'enfant. Joan... C'est le meilleur moment pour vous en parler. Je vous présente Allen Weiss, il est domestique chez nous depuis douze mois et...Il est mon bien aimé...Ainsi que le père de ma fille. Allen et Jeanne se serrèrent la main pendant que Jeanne raffermit sa prise sur le ballotin de tissus recouvrant l'enfant.Mais...Vous connaissant, vous vous en doutiez déjà, n'est ce pas?
On disait de Joan qu'elle ressemblait à s'y méprendre à ces statues d'un autre âge, à ces visages sculptés dans le marbre dont l'expression était à mi-chemin entre la beauté et la froideur. Belle, elle était trop sévère envers elle-même pour se venter de l'être, même si elle ne pouvait s'empêcher d'être flattée lorsque pareil compliment se faisait entendre. Froide, elle l'était, et sans commune mesure. Avant même sa naissance, elle était destinée aux plus hauts sommets du royaume, en tant que l'une des plus riches héritières d'Angleterre, en tant que membre d'une famille puissante à l'ascendance prestigieuse. Elle avait appris à rester maîtresse d'elle-même, à cacher ses émotions derrière un masque de pierre, et elle le faisait si bien que parfois, elle en venait à se demander si elle avait encore des émotions. Peu sensible, la baronne ne faisait pas grand cas des élans de son coeur, sans cesse dominé par la solide raison. Rares étaient les personnes auprès de qui elle tombait le masque. Ses enfants, son mari, ses amis les plus proches qu'elle comptait sur les doigts d'une seule main, voilà ce qu'il en était.
Pourtant, lorsqu'elle posa dans les bras de Jeanne d'Artois sa fille nouvelle-née, elle n'avait plus rien d'une statue. Ses yeux brillaient, son sourire fendait ses traits avec un naturel et une joie déconcertante chez une femme d'ordinaire si peu encline à montrer ses sentiments. Mais Jeanne était son amie, peut-être la plus chère de ses amies, et elle se réjouissait de la voir tenir dans ses bras cet adorable enfant, né - elle l'espérait ! - de l'homme qu'elle aimait sincèrement. Complétant le tableau harmonieux, voilà que son aînée de cinq ans, sa petite Margaret, venait de les rejoindre. Autour d'elles quatre, le temps était comme suspendu, seulement rythmé par les allées et venues des sages-femmes auxquelles la blonde ne prêtait aucune attention. 'J'espère que je ne t'ai pas fait peur' disait Jeanne d'Artois à la fillette, faisant référence au toujours pénible moment de l'accouchement. 'Non point, Madame,' dit Margaret de sa voix flûtée, 'ma tante Maud était bien pire lorsque est née ma cousine Elizabeth.' Joan éclata de rire. Les joues de l'enfant se colorèrent un peu, pour rougir de plus belle lorsque la brune artésienne affirma qu'elle avait bien raison d'aimer s'occuper d'enfants. De fait, songeait Joan, elle avait bien raison : à vingt-trois ans, la baronne portait son cinquième bébé, et à moins d'un sérieux problème, ne comptait absolument pas s'arrêter là. Dieu l'avait faite Geneville pour qu'elle hérite de colossales possessions, et femme pour qu'elle porte les enfants de son époux tendrement aimé, les petits-enfants de son père trop tôt disparu. Margaret devait se tenir prête à avoir beaucoup de frères et soeurs. 'Je suis bien d'accord avec vous, mon amie,' dit Joan en baissant les yeux vers le petit visage rond de la nouvelle-née, déjà coloré et animé d'une grande vitalité : 'elle est déjà fort vive, et sa santé promet d'être des meilleures. Vous êtes sa mère, et si vous sentez qu'un grand destin l'attend, c'est que cela est vrai. Votre fille deviendra une femme extraordinaire.' Sans doute n'était-elle pas la mieux placée pour parler ainsi, après tout l'enfant n'était pas née d'elle, mais elle l'avait vue naître et déjà, la baronne pressentait que quelque chose la lierait à tout jamais au destin de cette fillette.
D'autres préoccupations intervinrent cependant bientôt : jugeant que le moment de faire venir le fameux amant, et sans doute père de la petite, était opportun, Joan arqua un sourcil lorsque la sage-femme congédiée par Jeanne s'apprêtait à protester, mais n'eut pas à parler ou faire quoi que ce soit. Le regard de la comtesse avait été suffisamment équivoque pour qu'elles s'en aillent sans demander leur reste. Attentivement, la blonde écouta les recommandations de son amie : Allen Weiss, un homme blond aux yeux bleu-vert, dans une chambre de l'aile des serviteurs, au fond à gauche. Se levant, elle dit au petit groupe : 'j'y vais de ce pas, mon amie. Quant à vous, Margaret, veillez bien sur la comtesse Jeanne et sa fille. Entendu ?' L'enfant lui fit un sourire enchanté auquel elle ne put que répondre. Souriant aussi à son amie, la baronne quitta bientôt les lieux. Les couloirs étaient déserts. Les sages-femmes avaient-elles déjà alerté les maîtres du château que la comtesse Jeanne avait accouché ? Pourvu que non, il ne viendrait ainsi pas à l'idée de Marguerite ou Gaston de se présenter alors que Jeanne et son amant étaient réunis. Mais si cela devait arriver, Joan songea qu'elle se mettrait entre eux, prétextant une extrême fatigue de la comtesse. Etant donné l'attention qu'ils accordaient à Jeanne, elle n'aurait pas grand-mal à les faire aller voir ailleurs : cette pensée était aussi agréable que révoltante.
Suivant à la lettre les indications de Jeanne, elle n'eut finalement aucun mal à trouver l'aile est, le fameux couloir. Elle n'avait pas croisé grand-monde, mais ceux qu'elle croisaient savaient qui elle était et s'en étonnaient. Que venait faire une baronne d'Angleterre dans les étages des serviteurs ? Fidèle à elle-même toutefois, Joan avait agi avec son habituelle froideur, comme si elle était là à sa place naturelle. Ses yeux tombèrent sur les initiales A.W gravées, et sans hésiter un instant, elle frappa et poussa la porte. A l'intérieur se tenait un jeune homme, peut-être à peine plus âgé que Jeanne, et correspondant à la description de celle-ci. Il la dévisagea avec des yeux ronds, et la baronne nota que la pâleur de son teint n'avait rien de naturel. 'Allen Weiss ?' demanda-t-elle. 'C'est moi-même. Que... Que puis-je pour vous, madame ?' 'Me suivre, monsieur, vous êtes attendu à l'étage.' Une ombre passa sur le beau visage de l'homme, qui blêmit un peu plus : 'c'est Jea... C'est la comtesse ? La comtesse me demande ?' Joan eut un mouvement du regard significatif : les murs avaient peut-être des oreilles. La précaution semblait inutile, mais la prudence était de mise. 'Suivez-moi, c'est tout.' Et elle s'en retourna, Allen sur les talons. Avec une certaine satisfaction, la baronne comprit pourquoi l'homme était aussi mal à l'aise : il craignait pour la vie de Jeanne. Alors que ni l'époux de celle-ci, ni sa belle-mère, ni quiconque dans le château semblait s'en soucier, lui se faisait un sang d'encre dans les étages des serviteurs. Elle eut un élan de sympathie profonde pour le jeune homme, qui ne dit mot tout au long du trajet. D'ailleurs, Joan ne chercha même pas à lui faire la conversation : par mesure de sécurité, mieux valait ne rien dire avant d'être entre les quatre murs de la chambre de Jeanne.
Ils arrivèrent enfin. Une fois la porte refermée derrière eux, Allen se précipita au chevet de Jeanne alors que Joan faisait signe à Margaret pour qu'elle s'éloigne un peu et laisse une certaine intimité aux heureux parents. Car le jeune homme était le père de la fillette, c'était assuré désormais : Jeanne avait les yeux bruns, son mari les avait noirs, mais l'enfant que la comtesse serrait dans ses bras avait des prunelles claires et profondes, semblables à l'eau des mers. Les yeux d'Allen, à n'en pas douter. Alors que les amants conversaient, qu'Allen aidait Jeanne à se redresser et se montrait plein d'égards pour elle - comme tout mari digne de ce nom, sauf qu'il ne lui manquait justement que le nom - Joan se pencha vers sa fille : 'rien de ce que tu as vu aujourd'hui doit sortir de cette pièce, d'accord ma chérie ? Surtout, n'en parle à personne, c'est un vrai secret.' Margaret opina en silence : sa mère ne la tutoyait que lorsqu'elles étaient seules toutes les deux et que ce qu'elle avait à lui dire ne la concernait qu'elle. Malgré son jeune âge, la baronne savait qu'elle pouvait avoir confiance en sa fille. Finalement, la comtesse s'adressa à nouveau à la blonde anglaise, soutenue par son bien-aimé. Ses paroles ne firent que confirmer les soupçons qui n'en étaient plus vraiment. Elle sourit : 'c'est un honneur autant qu'un plaisir de vous rencontrer, monsieur Weiss. Félicitations à vous deux, c'est une enfant magnifique, qui vous donnera entière satisfaction.' Elle ne pouvait feindre la surprise alors que ce n'en était pas une. 'Je m'en doutais, oui. Si je puis me permettre, Jeanne, j'ignore à qui de vous deux elle ressemblera le plus, mais pour ce qui est des yeux, elle a déjà ceux de son père.'
Le bonheur visible de Jeanne d'Artois et Allen Weiss l'émouvait plus que de raison. Avant la fin de la journée, il lui faudrait dire à l'homme combien elle le remerciait, combien elle lui était reconnaissante d'avoir permis à son amie de connaître un peu le bonheur dont son mariage l'avait privée.
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Le secret dévoilé Votre clan: La France et, plus précisément, son fils aîné et son frère Votre personnage: Crédit: Aandy &ASTRA./Bannière: Mari-Jane
Jeanne d'Artois
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♔ Camp : La France, donc le Roi, mais plus précisément sa loyauté va à son frère, à sa mère et à ses enfants.
Petit à petit, Jeanne reprit une respiration normale. Les douleurs étaient encore là mais elles semblaient être moins vives...Ou, alors, est ce qu'elle s'était habituée? Elle remerciait toujours le ciel que ses accouchements se passaient bien... Elle ne se faisait pas d'illusions, elle savait bien que Gaston - poussé par sa mère - allait l'encourager à venir "l'honorer" quand elle se serait remise de son accouchement. Après tout, Little G était encore petit et sa belle mère ne passait pas à côté d'une potentiel mort subite. Le fait que Marguerite envisage à ce point la mort de son propre petit fils l'exaspérait au plus haut point! Cette femme était détestable aux yeux de la Comtesse.
Joan semblait ravie et heureuse d'avoir assisté son amie dans ce qui était un des moments les plus magiques dans la vie d'une femme. Jeanne, elle, était heureuse d'avoir vécu son accouchement au côté d'une personne de confiance. Bientôt, elles furent rejointes par la fille de la de Geneville, la jeune Margaret. Aussitôt, Jeanne lui demanda si les cris qu'elle avait poussé ne lui avait pas fait peur. La réplique de Margaret la laissa sans voix: 'Non point, Madame. Ma tante Maud était bien pire lorsque est née ma cousine Elizabeth.' qui enclencha une crise de fou rire chez la mère de la petite bientôt suivi par celui de Jeanne. Une fois calmée: elle demanda: Et comment va votre belle sœur? Elle s'est remise? Elle avait ouïe dire comment Maud avait accouché. Une mise au monde particulièrement douloureuse puisque la petite Elizabeth était placée "en siège" dans le ventre de sa mère. On avait du la retourner à la force des bras en compressant le ventre de la malheureuse future mère.
Quand Jeanne fit la prédiction de la future vie de sa nouvelle fille, Joan lui répliqua d'un: 'Je suis bien d'accord avec vous, mon amie, elle est déjà fort vive, et sa santé promet d'être des meilleures. Vous êtes sa mère, et si vous sentez qu'un grand destin l'attend, c'est que cela est vrai. Votre fille deviendra une femme extraordinaire.' Jeanne sourit à son amie anglaise, ravie que celle ci partage son avis. Elle espérait de tout son cœur avoir raison: que sa fille aie une vie une heureuse jusqu'à la fin. La Comtesse savait que sa fille n'était pas celle de son mari mais celle de son bien aimé, son amant! Elle le cachait parce qu'elle savait comment peut être considéré les bâtards dans leur société et ne veut pas que le destin de sa fille soit dicté par ça. Son bébé n'avait point voulu devenir le fruit de l'adultère de sa mère. Jeanne devait donc la protéger. A tout prix et qu'importe les risques.
C'est pourquoi elle avait appelé Joan de Geneville. Celle-ci avait deviné la vie qu'elle menait (une vie libertine et dissolue du point de vue de n'importe quel autre mais Joan ne l'avait pas jugé) et savait qu'elle serait son alliée pour le meilleur et, ne l'espérons pas, pour le pire. C'est ainsi que quand Joan lui demanda si elle voulait appeler "quelqu'un en particulier", Jeanne avait acquiescé et l'avait envoyé chercher Allen après lui avoir donné sa description. Celle-ci partie, Jeanne passa le temps à discuter avec la petite Margaret. Plusieurs minutes, qui semblèrent une éternité aux yeux de la Comtesse, Allen passa le rideau qui séparait sa chambre du séjour pour se précipiter à ses côtés. Joan était sur ses talons et observait, bienveillante, le couple d'heureux parents. Joan parla tout bas à sa fille. Certainement pour lui dire que rien de ce qui se passait dans cette pièce ne devait en sortir. Jeanne en fut encore plus reconnaissante à son amie. 'c'est un honneur autant qu'un plaisir de vous rencontrer, monsieur Weiss. Félicitations à vous deux, c'est une enfant magnifique, qui vous donnera entière satisfaction.' Allen sourit et dit: C'est aussi un honneur pour moi de vous rencontrer, Baronne Mortimer. Jeanne m'a parlé tant de fois de vous. Je ne vous remercierais jamais de lui avoir accordé votre bienveillance et votre amitié. Allen haïssait le Comte et la Comtesse douairière. Pas uniquement parce qu'ils empêchaient Jeanne et Allen de s'aimer librement. Mais surtout parce qu'ils n'étaient pas présent dans la pièce alors que Jeanne, le corps douloureux, en avait besoin! Quel père ne serait pas là pour la venue au monde de son propre enfant? Allen ne le comprenait pas. Oui, il n'avait pas été là mais il n'avait pas eu le choix! Si il avait été le mari légitime de Jeanne d'Artois, croyez le: il serait venu directement quand on lui avait annoncé que le travail avait commencé, et qu'importe les interdits comme quoi un homme ne pouvait pas approcher une femme lors de son accouchement parce qu'elle était impure! Qu'est ce que c'était que ses croyances? Jeanne, impure? Baliverne! Jeanne était la femme la plus pure et la plus courageuse qu'il n'avait jamais rencontré! Il raffermit sa prise sur les épaules de son amante. 'Je m'en doutais, oui. Si je puis me permettre, Jeanne, j'ignore à qui de vous deux elle ressemblera le plus, mais pour ce qui est des yeux, elle a déjà ceux de son père.' En effet, l'enfant avait les yeux bleus couleur de mer. La couleur d'un océan profond, des yeux dans lesquels on pourrait se perdre. Si jamais on apprenait qu'elle était née d'un adultère, certaines personnes pourraient croire que ses yeux étaient une malédiction pour qu'elle attire tout les hommes. Une malédiction pour qu'elle expie les fautes de ses véritables parents. Mais Jeanne ne laisserait pas ça arriver. Elle ne laisserait pas sa fille souffrir de ce fait, elle n'y était pour rien! Au moins, sa mère, Blanche de Bretagne, était blonde aux yeux clairs. Verts turquoises. On pourrait aisément penser que le bébé tenait de sa grand mère.
En y pensant, Jeanne qui dirais tu de lui trouver un nom? Jeanne s'empoupra en se souvenant qu'elle n'avait mais aucunes idées sur le nom à donner pour sa progéniture. Allen gloussa en constatant ce fait. Si vous le permettez, j'ai une idée. Les regards se concentrèrent sur le chef de la maisonnée de la Comtesse qui dit: Jeanne! Comme la plus belle et la plus douce des femmes! Jeanne failli piquer un fard avant de mettre sa main à son visage pour camoufler le fait que des larmes d'émotions venaient de s'échapper de ses yeux. Allen se mit à rire avant de faire en sorte que sa femme et sa fille puisse se lover dans ses bras. Faites que rien ne gâche ce moment.
Heureusement, ni Gaston de Foix-Béarn, le mari officiel de la Comtesse; ni Marguerite de Montcade, sa belle mère, ne furent décider à leur couper cet instant.
Plusieurs minutes passèrent et quand Jeanne fut remise de ses émotions, elle dit: C'est pour elle, pour Jeanne que je vous ai demandé de venir, Joan. Elle avait dit ça d'une voix assurée pour signaler que ce qu'elle allait dire serait de la plus haute importance: J'ai su depuis le début que ma fille n'était pas celle de mon époux! J'ai vécu dans la peur que cela se découvre. Pour le moment, Gaston est convaincu que l'enfant que j'ai porté jusqu'à aujourd'hui est bel et bien de lui. Elle prit une pause: Et, même en étant consciente que c'était cruel pour Allen, j'ai laissé croire à mon entourage que oui, Jeanne est la fille de Gaston. elle serra la main d'Allen. Mais je ne suis pas naïve. Si, un jour, une personne mal attentionnée comme un ennemi des Foix-Béarn ou celui des d'Artois - ou tout autre personne croyant "bien agir" en mettant mon infidélité à jour - vint à annoncer au monde que Jeanne est bâtarde, elle en souffrira. Je suis sa mère: mon travail est d'empêcher qu'elle en souffre! Elle prit une autre pause. Ses hormones n'étaient pas calmées: Même si elle me déteste pour ça, je veux la protéger et l'aimer. Tout comme je le fais avec son frère! C'est pour ça que je vous ai appelée. Me - nous - feriez vous l'honneur de devenir la marraine de Jeanne et nous aider à la protéger? Avec vous comme protectrice, si jamais il nous arrive quelque chose à moi et à Allen, elle deviendrait intouchable! Et je connais votre amour pour les enfants. Je sais que, circonstance obligeante, vous ferez une excellente tutrice!
Elle finit par: Mais si ce jour arrive, ce que je n'espère pas, il vous faudra une autre bonne raison pour réclamer la garde de Jeanne. Inconsciemment, son regard valsa vers le ventre arrondi de son amie. Si jamais Joan met au monde un fils... Allen poursuivit à la place de sa bien aimée: Baronne Mortimer. Je sais que cela doit faire beaucoup à digérer mais...S'il vous plait, protégez notre fille, je ne veux pas qu'elle souffre parce que je suis tombée amoureux de sa mère qui était déjà mariée!