Quelle chaleur, j'étais allongée sur un divan, Salomon, couché aux pieds de celui-ci. Je tentais vainement de m'éventer avec la main. Je devais pourtant m'estimer heureuse de me trouver à Paris et non à Constantinople pour les mois estivaux, je pense que je serais tout simplement morte de chaud là-bas. Je n'apprécie guère Constantinople et j'y voyage le moins possible généralement et ce depuis mon mariage il y a deux ans et demi j'y vais quelques semaines au début du printemps, puis à l'automne à cette date, j'y reste peut-être trois mois partant en septembre et revenant à Paris pour les fêtes de Noël. Impératrice et princesse, cela semble si prestigieux à l'oreille, ça le serait sans doute si j'étais  Princesse de France ou d'Angleterre, mais non, moi je suis l'impératrice de l'Empire Romain d'Orient, des sauvages.

Nourrice — Madame, pardonnez-moi Madame mais Monsieur Robert n'a de cesse de pleurer je ne sais que faire.

Salomon s'était redressé sur ses pattes grognant la femme qui venait de faire irruption dans mes appartements.

— Couché ! Je pris alors une voix mielleuse en m'approchant de, quel était son nom déjà ? Peu importe. Cela m'est complètement égale qu'il hurle à s'en arracher les poumons tant que je ne l'entends pas. Fais ton travail sinon je le donne à manger à mes chiens et je t'accuserais de l'avoir tué !

Sur ce je retournais m'asseoir offrant une caresse à mon très fidèle mâtin espagnol qui veillait sans jamais faillir à ma sécurité. Cela peut sembler cruel, pourtant je ne pense pas l'être. En tout cas avant, je ne l'étais pas.


Charles de Valois — Vous êtes la pire erreur que la terre ait porté j'ai honte sachez le que vous soyez ma fille !

Je regardais ce père qui me haïssait droit dans les yeux sans scier ce qui pour une petite fille de cinq ans était un exploit. Je crois simplement que la colère, la tristesse et la haine me rendaient plus forte que je ne l'aurais cru. Elle était là, derrière, cette épouse, cette femme qui avait remplacé ma mère en moins de temps qu'il faut pour le dire, je la détestais  c'est une mauvaise femme, je le sais au fond de moi. Si j'étais ainsi prise en faute s'était simplement parce que j'avais farci le lit de Mahaut de Châtillon avec des crottes de mouton, cela faisait trois jours que ma belle-mère dormait terriblement mal sans vraiment savoir d'où cela venait. Cela m'avait ravis, mais j'ignore qui m'a trahis, Jeanne peut être, elle me le payera si c'est elle.

Charles de Valois — S'en est fini de vous Catherine, vous prendrez la route pour le couvant avec votre soeur demain à l'aube et je prie le ciel pour ne plus jamais entendre parler de vous, j'espère que vous trouverez là-bas la sagesse !

Je n'ai pas pleuré, je n'ai rien dit, mes mains tremblaient, non pas de peur, mais plutôt de rage. Je tournai le regard pour jeter un regard assassin à Mahaut de Châtillon puis tourna les talons pour retrouver la quiétude de ma chambre


— Isabelle ne courrez pas ainsi nous allons nous faire disputer par les soeurs.

M'exclamais-je en relevant la lourde jupe noire pour courir après ma petite soeur dans le jardin du couvant où nous vivions toutes deux depuis déjà une année. La vie au couvant était bien morne et triste. Mais je trouvais le réconfort en ma toute petite soeur Isabelle qui souriait toujours. Jolie Isa.

Soeur Emmanuelle — Catherine, venez ici je viens de recevoir une missive de votre père !

— Isa, viens avec moi

Lui ai-je alors murmuré, prenant la main de ma petite soeur pour rejoindre la soeur Emmanuelle qui m'emmena avec Isabelle dans le bureau de la Mère supérieure.

Mère supérieure — Catherine, vous voici avec Isabelle c'est très bien. Ma chère enfant, cela fait maintenant quatre ans que vous vivez avec nous et je suis affligée par le peu de dévotion que vous mettez dans vos tâches quotidiennes. Vous n'avez certainement pas la vocation de devenir soeur et je refuse dès lors que vous prononciez vos voeux. Forte heureusement, je viens de recevoir une missive de votre père qui souhaite vous revoir à Fontainebleau dans les plus brefs délais, une carriole arrivera demain pour vous y emmener.

— Et Isabelle ma Mère, rentre-t-elle avec moi ?

Mère supérieure — Non ma douce enfant, Isabelle continuera son éducation religieuse et prononcera ses voeux, là est le souhait de votre père.Mon père était monstrueux. Je déglutis serrant la main d'Isabelle tellement fort qu'elle gémit légèrement. Nous quittâmes le bureau de la Mère supérieure  et rejoignis immédiatement le dortoir pour être seule avec Isabelle, le temps qu'il nous restait ensemble était désormais compté.

Le lendemain, la soeur Emmanuelle me réveilla et me tira du lit dans lequel je dormais serrée contre ma petite soeur.

— Non, non laissez-moi lui dire au revoir ISABELLE ! JE T'AIME ISABELLE NE M'OUBLIE PAS

Soeur Emmanuelle — Taisez-vous donc, vous allez réveiller tout le couvent ! La carriole est arrivée il ne faut pas la faire attendre !

La dernière chose que j'entendis fut les pleures d'Isabelle qui me déchirèrent le coeur. En moins de dix minutes, je me retrouvais dans une carriole avec sur les genoux un bout de pain, de fromage et une outre de lait encore chaud. J'avais le coeur brisé, pourtant je ne pleurais pas. Je serrais la petite croix autour de mon cou fixant le vide. Pauvre Isabelle. Pauvre de moi...

Cela faisait quatre ans que je n'avais pas revue la demeure de mon père. Elle me paraissait plus petite que dans mes souvenirs. Je fus prise en charge par ma nourrice que j'étais contente de revoir, s'était le seul visage amical ici. Elle me donna un bain et m'habilla, car mon père m'attendait, accompagner d'un homme.

Charles de Valois — Ah vous voilà enfin Catherine, Seigneur, vous êtes toujours aussi petite ! Si au moins vous étiez naine on comprendrait pourquoi vous avez un visage bouffi et des doigts boudinés

Je  joignis mes mains sur mon ventre ne répondant pas. Cela faisait quatre ans qu'il ne m'avait pas vu j'ai désormais dix ans, cette robe était celle que je portais lorsque j'en avais six !

Charles de Valois — Bien, passons. Catherine, je vous présente votre futur époux, le prince de Tarante, Philippe d'Anjou, prince de Tarante.

Quoi ? Non cet homme est un vieillard ! Mes yeux trahirent mon choc, mon désarrois et ma détresse  si Charles de Valois me détestait tant, pourquoi ne m'a-t-il pas tuée dans mon berceau le jour de ma naissance ?!


À nouveau seule, je repris place sur le divan, caressant machinalement Salomon. J'y pense, il serait tant de nourrir les autres !

Après mon mariage en 1313 que je n'évoquerais jamais à voix haute, je me suis pris de passion pour les chiens, les Mâtins Espagnols pour être précise.  Ne me sentant ni aimée ni en sécurité en compagnie de mon époux et qui plus est, m'ennuyant à mourir j'ai décidé de monter un chenil. Je suis partie simplement avec Salomon, c'est le premier chien que j'ai acheté. Par la suite, j'ai acheté Lilith et Jézabel, deux femelles... De fil en aiguille et avec le temps, je me retrouvais avec une dizaine de chiens, tous extrêmement bien dressé et tous n'obéissant qu'à moi, ce qui me donnait une certaine puissance. Je ne me déplace jamais sans Salomon, il m'accompagne partout et lorsque je change de demeure, j'emmène mon chenil avec moi. Grâce à lui mon mari me laisse en paix ainsi que les domestiques, pour la plupart du moins. J'avoue que j'ai souvent pensé à jeter mes chiens sur mon père et sa putain la pensée de leur deux corps déchiqueté m'aide souvent à m'endormir le soir.

L'autre chose que je n'évoque que très rarement c'est la naissance de ce fils de Satan, Robert, mon fils. Né au printemps 1315, je ne m'en suis jamais occupée vraiment du moins pas de façon visible, il m'arrive parfois, le soir, lorsque je ne parviens pas à dormir d'aller le voir, cependant je ne pense pas l'aimer. J'ai failli mourir en lui donnant la vie. Et en naissant, il a brisé quelque chose en moi, une sorte de liberté, la liberté de la jeunesse. Je ne lui pardonnerais jamais cela, jamais.

Ta fiche est superbe Je sens que tu vas tout faire swinguer avec ce personnage

Te voilà officiellement maudit par Jacques Molay, le dernier grand maître de l'ordre du Temple ! Il va donc falloir t'armer de courage et de volonté pour braver cette malédiction. Pour se faire, tâche de tisser des liens et des rps avec les autres maudits grâce à ta fiche de liens et de rps (ICI). Tu n'es en effet pas la seule personne maudite des environs, les autres personnes l'étant seront ravies de venir se lier avec toi ! De plus, armes-toi de prudence en ces contrées car une guerre fait rage en ce moment ! Les informations concernant celle-ci sont rassemblées par ICI. Chacun, qu'on soit paysan ou puissant seigneur, est concerné et se doit d'être au courant ! D'ailleurs, voici ta étendard pour cette guerre ! Libre à toi de l'afficher fièrement devant tous ! (Même s'il est vrai que c'est à tes risques et périls !)


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