Troisième fils, demi-frère, tel est la place injuste d’un homme, qui aurait pu porter une couronne, mais qui ne la possédera jamais.
Louis de France naquit le 3 mai 1276 de l’union entre Philippe III le Hardi et de sa seconde épouse Marie de Brabant. Avant lui étaient nés trois fils, dont deux survécurent, puis il eut deux sœurs, qu’il affectionnait beaucoup, Marguerite et Blanche. Etant troisième dans la lignée de succession, il était certain pour Louis, que jamais il n’aurait la couronne de France.
Comme tous ses frères et sœurs, il fut élevé au château de Vincennes et au Louvre. Bien qu’il ne soit qu’un demi-frère, Louis s’entendait à merveille avec son ainé Philippe, beaucoup moins avec Charles, qui ne l’a jamais vu comme un frère. A l’âge de neuf ans son père mourut, de retour de croisade, dans son testament Louis obtient une pension à vie et des terres, pour lui assurer un bon train de vie, à lui et à sa mère. Bien qu’il ne soit qu’un demi-frère, il ne fut pas oublié par le nouveau roi Philippe le Bel, qui lui offrit en 1297, la seigneurie de Beaumont-le-Roger. Comme tout enfant royal, Louis reçut une bonne éducation. Il était très proche de sa mère, qui veilla à faire de lui un grand homme. Discret, mais brillant, son frère usa de lui pour différentes missions diplomatiques, puisqu’il voyait en lui un homme bien plus doué pour ce genre de questions, que leur frère Charles. D’ailleurs, cela accentua la rivalité entre les deux hommes. Attaché à la paix, il négocia au nom de son frère le Traité d’Athis-sur-Orge en 1313, de même qu’il l’aida dans sa lutte contre le pape Boniface VIII. En 1314, grâce à son franc parlé, il s’opposa à une nouvelle guerre entre la France et les Flamands, ce qui permit de sauvegarder la paix. Cependant, comme son rôle de prince l’obligeait à guerroyer, il participa en 1297 et en 1304 aux campagnes contre les flamands.
En 1307, son frère lui offrit en apanage le comté d’Evreux, ainsi que diverses seigneuries, ce qui lui permit d’accroître ses richesses. Ayant la confiance du roi, celui-ci envisagea même de proposer son frère comme candidat de la France au trône impérial, mais cela ne se fit pas.
Durant le conflit avec les Templiers, Louis mit toujours une réserve, quant à user de la violence contre ceux-ci. Malheureusement pour eux, son influence fut moins forte que celle de son frère Charles et un à un, les Templiers périrent tous, jusqu’à l’exécution publique de Jacques de Molay. La malédiction est pour lui un désastre et il espère bien, ne pas voir sa famille en souffrir.
Loin de la vie politique, il est très protecteur envers sa famille et son clan. En 1301, il épousa la belle Marguerite d’Artois, fille de Philippe d’Artois et de Blanche de Bretagne. Louis aima profondément son épouse qui lui donna cinq beaux enfants, trois filles et deux garçons. En l’année 1311, elle tomba à nouveau enceinte, mais cette grossesse lui fut fatale. La mort de sa femme marqua beaucoup Louis qui refusa toute proposition de remariage. En compagnie de sa mère, il élève ses enfants et collectionne aussi les maîtresses, pour compenser la douleur, de la perte de sa femme. A l’avènement de son neveu Louis, il fut écarté du pouvoir par son frère Charles, qui espère ainsi conserver la main mise sur le roi. Sous l’influence de sa mère et en sa compagnie, il espère bien écarter définitivement son frère du pouvoir, en cherchant à savoir ce qui est arrivé à la seconde épouse de ce dernier. Pour lui bafouer l’honneur du Valois, sera le meilleur moyen pour le briser.
La mort de Louis X en juin 1316 fait craindre le pire pour le comte d'Evreux. En effet, Louis voit les manœuvres qu’opèrent son demi-frère pour s'apparenter de manière complète du pouvoir politique dans le royaume. Pour contrer cela, il n'hésite pas à s'associer à son neveu Philippe de France pour empêcher Charles de Valois d'être roi de France sans en porter la couronne.

Reine douairière et loin du pouvoir, une femme n’a qu’une chose à faire, servir ses intérêts et se battre pour ses enfants.
Marie de Brabant naquit en 1260 à Louvain, de l’union entre le duc de Brabant Henri III le Débonnaire et de son épouse Adélaïde de Bourgogne. Marie était la dernière à naître d’une famille qui comprend, en plus d’elle, trois garçons. Seule fille, elle était au centre de toutes les attentions de sa mère, qui voulait faire d’elle une reine. Marie grandit et avec elle, sa beauté ne cessa de s’accroître, sûre d’elle et entraînait par sa mère, l'absence de son père, mort quand elle avait un an, fut une sorte de manque à sa vie. Marie apprit tout de sa mère et elle resta à ses côtés, quand elle régenta le duché de Brabant. Les années firent d’elle, une jeune femme magnifique et surtout extrêmement intelligente et influente.
En l’année 1273, sa mère tenta sa chance pour présenter sa fille à la cour du roi Philippe III le Hardi, qui était maintenant veuf depuis deux ans. Marie joua de ses charmes et le roi devint rapidement fou d’elle, au point de l’épouser le 21 août 1274. Reine de France, elle fut couronnée le 24 juin 1275 à la Saint-Chapelle. Très aimée de son mari, Marie reçut de sa part, un immense douaire avec de nombreuses terres et parmi elles les plus anciennes possessions du roi de France. En l’année 1275, elle mit au monde une petite fille Marguerite, puis l’année suivant vint Louis, un petit prince en qui elle misait toutes ses chances. Quand la même année l’héritier au trône Louis mourut, Marie tenta de favoriser son fils, pour faire de lui l’héritier de la couronne. Avant que le complot ne soit découvert, elle accusa l’un des conseillers du roi, qui lui retourna l’accusation. Marie manipula à son tour son mari, qui condamna son conseiller, sans preuves et sans aveu. En l’année 1282, elle mit au monde une fille, Blanche.
Marie n’avait qu’un seul but dans la vie, faire élever ses enfants, voir son fils devenir roi et ses filles prendre le titre de reines. Malheureusement pour la reine de France, son mari mourut le 5 octobre 1285. Philippe le fils de ce dernier devint roi et Marie fut contrainte de se retirer dans son douaire. Ses filles restèrent son unique chance de pouvoir se positionner sur la scène politique, elle parvint donc à faire de Marguerite une reine d’Angleterre en 1299, puis elle unie sa fille Blanche à Rodolphe III de Habsbourg.
Seule, Marie se donna un autre but, faire de son fils l’un des hommes les plus puissants de France, au détriment du roi et de sa descendance, mais aussi d’un autre de ses beaux-fils, Charles. Face au jeu du trône, son combat n’aura de cesse de continuer.

L’amour est un fruit, qui quand on ne l’entretient pas fini par tomber et pourrir, pour rejoindre les entrailles de la terre.
La douce Catherine de Polissac naquit il y a vingt-six ans, en l’année 1289, de l’union entre Jean de Polissac et de son épouse Jeanne. Petit seigneur, vassal du comté d’Evreux et donc du roi de France. La famille a toujours été fidèle à la couronne et Jean a combattu de nombreuses fois, jusqu’à sa mort, qui intervint une semaine avant la naissance de Catherine. Son fils, le jeune Louis, qui n’avait que dix ans hérita de la seigneurie, mais celle-ci ne cessa de s’endetter.
Catherine grandit dans cette ambiance, pauvre, mais heureuse, entourée de sa mère et de ses frères et sœurs. Elle n’étudiait pas, n’ayant pas l’argent pour, mais sa mère prit soin de lui enseigner la couture, la danse, mais aussi l’art de la conversation et quelques rudiments de lecture et d’écriture. Le stricte minimum, pour qu’elle puisse épouser un bon seigneur. Pendant un temps, on pensa la mettre dans un couvent, mais l’esprit vif de Catherine aurait été vite malheureuse enfermée ainsi, dans un tel lieu.
Elle n’avait que dix ans et son frère était désormais à la tête de la seigneurie, quand il dirigea les destinées de ses cadets. Ses sœurs eurent la chance de se marier, une entra dans un couvent, faute de moyen, pour les autres frères, un resta à leurs côtés et les autres embrassèrent des carrières militaires ou religieuses. Le sort de Catherine fut mis en suspens, dans l’attente peut être qu’un prétendant prestigieux succombe à sa beauté.
Ce prétendant ne fut pas celui attendu. Alors que la jeune femme avait dix-sept ans, le comte d’Evreux, Louis de France s’invita chez son vassal et leurs destins se croisèrent. La jeune fille fut tout de suite charmée par la prestance de l’homme, mais lui étant déjà mariée, elle renonça et repoussa ses attentions. La vie de Catherine fut très liée à celle de son frère, elle resta à ses côtés et en compagnie de sa belle-sœur, elle se chargea du domaine, jusqu’en 1312 où à nouveau Louis de France revint en leur château. Il était veuf et Catherine qui avait déjà vingt-trois ans succomba et devint sa maîtresse officielle. Louis l’emmena dans son domaine, à la grande joie des Polissac qui profitèrent de cette situation. Rapidement un fils naquit, un petit Jean qui faisait le bonheur de la belle Catherine et de son amant, mais aussi le malheur de la mère de Louis et de ses enfants. Au fil des années en compagnie de Louis, la jeune femme gagne en influence sur son époux, qu’elle n’hésite pas à conseiller, mais aussi à aider, dans sa lutte contre son frère Charles de Valois.

Ce n’est pas l’innocence qui forme les grands hommes, mais la rudesse et la persévérance.
Charles d’Evreux naquit en 1305 de l’union entre Louis d’Evreux, comte d’Evreux et de son épouse Marguerite d’Artois. Par son père, il est le petit-fils de Philippe III le Hardi et le neveu de Philippe le Bel. Sa naissance fut précédée de celle de sa sœur, Marie d’Evreux et suivie par celle de son frère Philippe et de ses deux petites sœurs Marguerite et Jeanne.
Charles grandit dans l’optique de devenir un jour un grand homme, son père le soutenait dans cela, tout comme sa grand-mère qui a pris une grande part dans son éducation. Femme autoritaire, elle supplanta peu à peu sa belle-fille Marguerite d’Artois, ne lui laissant que l’éducation de ses filles. Charles eut donc pour principale figure féminine, cette grand-mère, autrefois reine, parfois gentille, mais dont il se méfiait beaucoup. Le jeune garçon savait qu’il ne devait pas la décevoir, sinon il avait de grand de chance d’être corrigé par elle. Marie de Brabant choisit donc les percepteurs de son petit-fils, choisissant des hommes de qualité, mais aussi très violent, pour un jeune enfant. Il apprenait l’art de combattre, mais aussi celui de la politique, ce qu’il n’aimait pas vraiment. Charles était un garçon qui aimait l’action et parfois, il adorait quitter ses cours à l’improviste avec son frère Philippe, pour passer un moment tranquille, comme n’importe quel enfants.
En 1311, sa mère quitta ce monde, ne provoquant pas une grande tristesse chez le jeune garçon, qui ne l’avait guère connu. Cependant, il fut peiné de ne pas avoir connu sa mère et ce regret, il le gardera tout au long de sa vie. A partir de ce moment-là, il devint un garçon plus prévenant, surtout envers ses sœurs, qu’il connaissait à peine.
En 1314, alors qu’il n’avait même pas dix ans, son père lui confia le comté d’Etampes, où le jeune Charles s’installa avec ses percepteurs et aussi avec des gens bien à lui. Même s’il était surveillé et dirigé par son père, il était chef en son comté, ce qui parfois pouvait être une charge bien trop importante pour un jeune garçon.

Le triste destin d’une jeune femme est que jamais elle ne s’appartiendra.
Marie d’Evreux naquit en 1303 de l’union entre Louis d’Evreux, comte d’Evreux et de son épouse Marguerite d’Artois. Par son père, elle était la petite fille du roi Philippe III le Hardi et la nièce de Philippe IV le Bel. Sa naissance fut suivie de celles de deux garçons et deux filles.
Durant toute son enfance, Marie vécut seule en compagnie de sa mère, voyant très peu ses frères et son père toujours en service pour la couronne. Cependant, une présence était omniprésente au château, celle de sa grand-mère Marie de Brabant, qui bien que plus intéressée par l’éducation des fils de la famille, se chargeait de donner des ordres, en ce qui concernait ses petites-filles. Durant quatre ans, elle fut donc l’exclusivité de sa mère, jusqu’à ce qu’une petite Marguerite vienne au monde, puis plus tard une petite Jeanne. Marie aimait ses sœurs, qu’elle couvait comme une petite maman. Elle s’occupait d’eux et faisait en sorte de tout apprendre de sa mère et de sa grand-mère, comme cela était son devoir. Son enfance ne fut pas malheureuse, mais très vite, la jeune Marie ressentit une grande solitude, restant souvent mélancolique et cela s’intensifia quand sa mère perdit la vie en 1311. Ce décès fut une chose horrible pour Marie, qui ne cessa de pleurer durant plusieurs semaines, jusqu’à ce que sa grand-mère lui demande d’arrêter sous peine de couvrir sa famille de honte. A partir de ce moment-là, elle voua une haine sans vergogne envers sa grand-mère, qui pour se débarrasser d’elle, la maria en 1314 à l’un de ses neveux, Jean de Brabant, de trois ans son ainé.
La petite Marie qui n’avait que onze ans était furieuse, mais son mari n’était pas un jeune homme violent et les deux jeunes gens se plurent tout de suite. Ils étaient de bons amis, mais ne s’aimaient pas pour autant. En épousant Jean, Marie devint la nouvelle duchesse de Brabant et de Limbourg et même si elle est encore trop jeune, elle compte bien s’imposer, surtout face à sa grand-mère.

Maudits, ils seront tous maudits, jusqu’à la treizième génération, et lui, il sera l’instrument de cette funeste vengeance.
Gaston Humbert naquit le 9 avril 1280, dans le duché de Bourgogne, d’un père petit paysan de campagne, pour le compte des Templiers, qui possédaient ces terres. Gaston était le fils unique de cette famille pauvre et il fallut d’un hiver, pour que ce petit garçon robuste perde, à l’âge de sept ans ses parents. Seul, il fut recueilli par l’ordre des Templiers, d’abord en tant qu’écuyer de l’un des chevaliers, puis il gravit les échelons au fil du temps. En 1291, il était en Terre Sainte assistant à la terrible perte de Saint-Jean d’Acre par l’Ordre et au retour de tous les Templiers en Europe. Il était lui-même un chevalier du Temple, quand l’Ordre comprit qu’il avait perdu à jamais la Terre Sainte.
Gaston n’était pas le plus fort des chevaliers, mais il était un homme simple, qui suivait tous les préceptes de sa congrégation. Il était en France, quand il subit les nombreuses rumeurs de débauche à l’encontre de l’Ordre. Sentant que le vent allait tourner pour eux tous, Jacques de Molay envoya le jeune Gaston auprès de Louis d’Evreux, pour lui implorer d’intervenir en leur faveur, contre le roi et son frère Charles de Valois. Ce fut lors de son séjour qu’il apprit la mise aux arrêts de tous les Templiers. Evreux fut pour lui un allié de taille, qui le sauva en le prenant à son service. Tous les puissants du royaume de France avaient leur propre armée et Evreux donna à Gaston, l’occasion d’être le chef de sa garde personnelle. Il était jeune, mais l’homme fit ses preuves.
Le 18 mars 1314, il était à Paris avec Evreux, pour assister au buché des grands dignitaires de l’Ordre, dont celui de Jacques de Molay. Gaston entendit la fameuse malédiction de son ancien Maître et tout de suite, elle lui fit échos. Il était le seul, le dernier et de sa main, la malédiction se réalisera, surtout si c’était pour mettre un roi tel que Louis d’Evreux sur le trône. Philippe le Bel décéda, tout comme les hommes nommaient par Jacques de Molay, quelques mois après l’exécution. Maintenant, la malédiction doit se perpétrer de la main, pour cela, il est prêt à s’entourer des meilleurs personnes, tel que Marie de Brabant, dont il s’est prête à tout faire pour mettre son fils sur le trône de France.

La pire des peines pour une femme est de perdre un enfant.
Ce fut par une charmante journée d’été de l’année 1290, que la douce Odette Desfontaines naquit, de l’union entre une jeune couturière et d’un père fontainier. Depuis plusieurs générations, la famille Desfontaines tient son nom d’une tradition, où de père en fils, les hommes s’occupent des fontaines dans les terres Normandes. Odette fut la dernière enfant du couple et la seule qui survécut aux hivers rigoureux. Les premières années de son enfance et cela jusqu’à ses sept ans, la petite fille parcourut les routes Normandes avec son père, pour l’accompagner lors de ses tâches. Cette partie de sa vie, fut la plus belle, elle aimait son père et surtout, elle adorait parcourir le pays, jouer avec les enfants des villages et courir à côté du cheval de trait, quand ils entraient à la maison. Quand elle eut sept ans, la petite fille resta en compagnie de sa mère, pour son éducation. Elle apprenait les tâches ménagères, la couture, s’occuper des enfants. Ce fut quelques années plus tard, qu’elle commença à s’occuper des enfants d’une famille bourgeoise de la ville de Beaumont-les-Roger.
En 1308, alors qu’elle rentrait chez elle, Odette qui charmait tous les regards rencontre l’homme qui allait devenir son mari : Jean Marelle, un beau paysan, grand gaillard et surtout très beau. Il venait sur Beaumont pour vendre une vache et Odette lui servit de guide. Ce fut une semaine plus tard qu’ils se revirent et Jean obtint l’autorisation de Mr Desfontaines, pour faire la cour à sa fille. Un an plus tard, ils se marient et Odette s’installa à la campagne. Neuf mois plus tard, un fils couronna cette union qui semblait être bénie de Dieu.
Malheureusement pour la jeune femme, le bonheur s’accompagne du malheur. Trois mois après la naissance de son enfant, son mari mourut tragiquement, suite à un accident agricole, la blessure occasionnée s’infecta et en quelques jours se grand gaillard mourut dans le lit conjugal. Seule, sans réelles ressources, elle retourna chez ses parents pour élever son enfant. Jeune veuve, elle était bien plus un fardeau pour ces derniers qui gagnaient peu.
La chance lui sourit à nouveau, quand sa mère lui permis de se présenter pour être la mère de lait de la comtesse d’Evreux Marguerite d’Artois, épouse de Louis d’Evreux, qui venait de mettre au monde une petite fille Jeanne. Odette quitta alors ses parents, pour le château des Evreux, avec son fils. Mère de lait elle se prit d’amour pour cette petite Jeanne qui à ses yeux étaient très bien assortie avec son petit Jean. Les enfants s’entendaient bien et Odette se construisit un cocon autour d’eux.
A nouveau, un hiver trop rude eu raison de son fils, mais aussi la comtesse d’Evreux. Seule, sans fils, elle donna tout son amour à cette petite fille orpheline de mère et une fois que celle-ci n’eut plus besoin de lait, elle devint la gouvernante des enfants Evreux. Odette tient à cette tâche, même si elle est constamment surveillée par la reine douairière Marie de Brabant, qui tient à ce que l’éducation de ses petits-enfants soit la plus parfaite et la plus saine possible. Cependant, ce qu’Odette ne sait pas, c’était qu’elle et la reine douairière nourrissaient un même but, faire de ces enfants, les plus grands et les plus importants du royaume.
La confiance accordée par le comte d'Evreux est telle que, désormais, Odette est la dame de parage de Catherine de Polissac, la maîtresse du comte. Si Odette est éperdue de reconnaissance à cette nouvelle distinction, ce n'est pas sans attirer les jalousies de certains ou le mépris d'autres...

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