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 L'alliance la plus absurde de France ♔ ou l'histoire du second fils de Valois et de sa dame de Joigny.

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MessageSujet: Re: L'alliance la plus absurde de France ♔ ou l'histoire du second fils de Valois et de sa dame de Joigny. L'alliance la plus absurde de France ♔ ou l'histoire du second fils de Valois et de sa dame de Joigny. - Page 2 EmptyJeu 31 Déc - 12:41

L'alliance la plus absurde de France ♔ ou l'histoire du second fils de Valois et de sa dame de Joigny. - Page 2 Original
L'alliance la plus absurde
de France


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Jeanne eut à peine prononcé les mots qu’il lui semblait avoir fait une erreur monumentale. Si jamais son père apprenait qu’elle s’était confiée auprès de Charles il allait vraiment se mettre en colère et elle essuierait encore des coups... Elle déglutit. Elle n’aurait vraiment pas dû dire la vérité. Regrettant amèrement et se sentant néanmoins soulagée par la réaction de son époux qui semblait ne pas apprécier du tout cette situation. Le coeur meurtri par des années de mauvais traitements, la jeune femme se sentit pour la première fois de sa vie protégée.

Gardant le silence, elle sentit soudain le vide immense du lit. Le Valois s’était levé boire un verre de vin. Jeanne ne sut plus très bien si elle avait vraiment commis une erreur ou non. Son coeur battait à la chamade, oscillant entre angoisse et espoir. Pourquoi s’éloignait-il ? Avait-elle fait quelque chose de mal ? Allait-il la répudier ? Déglutissant, elle savait qu’elle ne ferait jamais un mariage aussi intéressant que celui-ci.

Sentant bien la colère de Charles, la jeune fille restait muette. Elle ne savait pas quoi dire pour arranger les choses. Elle aurait vraiment dû garder le silence et prétendre une chute quelconque d’un cheval. Mais cela impliquait mentir à Charles, ce qui n’était pas concevable. Elle ne voulait pas avoir à lui mentir, elle voulait juste être aimée ! Sursautant quand il reprit la parole, sa gorge se serra et elle baissa honteusement la tête. Oui, elle avait honte. Elle était la victime mais elle s’en voulait de ne pas avoir été un homme. Elle aurait pu lui répondre, elle aurait pu lui prendre son titre comme Charles le prévoyait, elle aurait pu libérer le château de l’influence néfaste de cet homme. Mais, si elle avait été du sexe masculin, il aurait peut-être été différent et un bon comte... Comment le savoir ? Serrant les dents alors que les larmes lui montaient aux yeux, elle inspira profondément. Il était trop tard pour reculer maintenant. « Père aurait souhaité un héritier, je paie le prix de ma naissance depuis que je sais marcher. Il suffit d’une contrariété et que je sois dans la même pièce que lui pour qu’il ne déverse sa colère sur moi. » Et rester loin était compliqué come il était d’usage de se servir du donjon pour le logement de la noblesse... Même si elle avait réussi à avoir une chambre à part, c’était simplement parce qu’il disait qu’il irait jusqu’à la tuer si jamais elle trainait dans ses pieds. « J’essaie de ne pas être souvent dans la même pièce mais c’est ma mère alors qui subit ses courroux... Et je ne peux pas toujours fuir avant qu’il ne soit... Trop tard. » Sa voix trembla légèrement sur la fin de sa phrase.

Ses joues rosissaient. Elle le savait à la sensation de brûlure. Gardant le regard fixé sur les draps, elle ne relevait plus la tête et il fallut que Charles revienne. Elle sursauta encore quand il la toucha. Un réflexe. Elle s’en voulait aussi pour ce réflexe si stupide ! Il lui leva la tête, la forçant à le regarder. Le noeud dans sa gorge se faisait bien plus dur et elle peinait à respirer. Elle allait fondre en larmes. Et elle faisait tout pour les retenir.

Son nom ? Elle pensa Jeanne de Joigny mais Charles lui donna son nouveau pédigrée. Il était vrai qu’elle était mariée à présent et qu’elle avait le nom de son époux. Et pas n’importe quel nom : c’était celui de la plus puissante famille du royaume. Du moins, c’était ainsi qu’elle avait entendu son père les mentionner. Et Charles se plaisait bien évidemment à le lui rappeler. Se sentant un peu gauche, Jeanne hocha la tête, acquiesçant à tout. Et ses mots la firent frissonner. Il se posait en protecteur. Il ne lui en voulait pas et mieux encore, il se présentait comme l’un de ces preux chevaliers dont les troubadours contaient les aventures. Son coeur accéléra dans sa poitrine. Jeanne tombait amoureuse. Son regard qui tremblait jusque là se posa enfin dans les yeux bleus de Charles et elle s’y noya avec délectation. Les pupilles brillantes, elle ne lui résistait pas vraiment. Comment le pourrait-elle ? Oublié le comportement un peu dur qu’il avait eu envers elle, elle se rendait bien compte maintenant qu’il faisait tout ça simplement pour l’aider à grandir. Elle n’avait que quinze ans, au fond et si pour ses contemporains elle était adulte, elle avait encore le coeur tendre de l’adolescence. « Je n’obéirai plus qu’à vous », répéta-t-elle. Cela aussi était nouveau pour elle : ainsi son père n’était plus son référent. Et un puissant sentiment de liberté s’empara d’elle, ne s’apercevant pas du piège qui se refermait. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle rayonnait littéralement d’amour et de joie.

Quand Charles remonta sur le lit jusqu’à se jeter elle, elle n’eut aucun mouvement de recul. Elle l’accueillit même bras ouverts et s’autorisa à déposer quelques baisers sur chaque centimètre de peau que Charles lui laissait atteindre. Un sanglier ? Oh, il parlait du fameux cerf. « Je suis certaine que ce cerf sera votre triomphe ». Et son père serait dans une humeur noire... Un sentiment d’inquiétude l’envahit pour sa mère. « Et l’ire du Comte de Joigny s’abattra sur vous bien qu’il n’en montrera rien. Il ira déverser son ressentiment sur son épouse... »
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❥ charles & jeanne
(c) ystananas

« Sanglier ou cerf, je tuerais tout ce qui se trouve dans cette forêt», avais je répondu. «  Ce domaine comprendra bien vite qui porte le nom de Valois. »

J'étais satisfait de l'effet que j'avais déjà sur Jeanne, mais je n'en étais pas étonné. Elle n'était pas la première femme sur qui je m'amusais à la manipulation sentimentale. Cela dit, elle était ma femme, la mienne, et cela changeait la donne. Il fallait encore plus qu'elle me soit dévouée corps et âme, qu'elle m'aime et m'admire et qu'elle ne conteste pas mes actes.

Quand je revint dans le lit nuptial, Jeanne m’accueillit à bras ouvert et prit même la liberté de m'embrasser. Douce enfant. Je souriais. Elle s'inquiétait pour sa mère qui subirait sans doute la foudre de son père. Je n'avais que faire du sort de la mère de ma femme, comme je n'avais que faire du sort des femmes ou même des gens en général. Je répondais tout de même.

« Tais toi. Je suis Charles de Valois. C'est moi qui fais les lois ici maintenant. Moi et personne d'autre. »

Nous n'avons plus beaucoup parlé ensuite, et je me suis surtout atteler à profiter de ma nuit de noces. Je ne me comportais pas en gentleman, pourtant Jeanne semblait déjà éprise de mon charme. C'était presque trop facile. J'étais doué pour séduire certes, et pour manipuler, mais je pouvais remercier mon père et ma mère de m'avoir permis d'avoir ce visage là, celui d'un Valois.

*
Trois mois avaient passé depuis mon mariage avec Jeanne, je n'étais pas du tout satisfait de la situation. Son père m'avait plusieurs manqué de respect. Et il avait même osé toucher à Jeanne une nouvelle fois.

Quand bien même eut il été un homme bon, j'avais le désir de l'évincer depuis le début. Il n'était pas tolérable que je sois encore dépourvu le titre longtemps. Je devais le tuer pour avoir son titre, c'était ainsi et pas autrement.

J'avais planifié les choses soigneusement. Jeanne, malgré mes excès de colère et les fois où je me plaisais à la battre en invoquant des raisons qui n'en était pas, ne voyait que le gentleman en moi, l'homme bon, l'homme public. Elle préférait oublier, visiblement, qu'elle aimait un homme dangereux et cruel. Elle préférait ne pas le voir et se noyer dans le mensonge d'un bonheur parfait. Cela me convenait. Qu'elle croie qu'elle mérite cela, c'était ce que je cherchais. A mes yeux, elle le méritait de toute façon. Par sa faute je n'étais rien dans la société.

Un jour, donc, le moment fut venu car le matin même, j'avais pris la défense de ma femme face à mon beau père.  Je suivis mon beau-père, parti seul à la chasse. Seul oui, j'y avais veillé, lui disant pour l'énerver, qu'un homme qui ne savait pas chasser seul, ne savait pas chasser tout simplement.

J'avais appris à connaître bien cette forêt. Par un raccourci j'arrivais à le rejoindre sans qu'il n'aie pu s'y attendre. Sans aller dans le détail, disons que je l'avais tué après un bref discours de plusieurs coups de couteaux, un couteau simple et ridicule comme celui que pouvait posséder un paysan. J'avais ensuite arracher sa bourse, et l'avais jetée dans l'eau pour faire passer le tout pour un vol.

Le comte de Joigny, mort tué par un paysan. Oh comme ça sonnait ridicule. J'étais le comte de Joigny maintenant.

J'avais laissé un mot à Jeanne dans sa chambre pour lui dire de me rejoindre à un point de rendez vous défini dans la forêt. Je lui avais dis de venir seule et de ne pas se faire remarquer.
Je n'avais plus qu'à l'attendre pour lui annoncer la bonne nouvelle.
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MessageSujet: Re: L'alliance la plus absurde de France ♔ ou l'histoire du second fils de Valois et de sa dame de Joigny. L'alliance la plus absurde de France ♔ ou l'histoire du second fils de Valois et de sa dame de Joigny. - Page 2 EmptySam 6 Fév - 18:03

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L'alliance la plus absurde
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Jeanne était impressionnée. L’homme qui venait d’unir sa vie à la sienne était si sûr de lui, si présomptueux aussi. Elle comprenait bien pourquoi les Valois étaient si souvent admirés et si critiqués aussi. Il semblait n’avoir aucune limite et prêt à tout pour parvenir à ses fins. D’où lui venait un esprit aussi obstiné ? Penchant la tête, Jeanne voulut tout d’abord lui répondre qu’il ne pourrait jamais abattre à lui tout seul une forêt aussi giboyeuse mais ayant compris à quel point la notion de défi pouvait le pousser dans une prise de risque inconsidéré, elle préféra tenter une autre parade. « Je n’en doute pas mais si vous parveniez à vos fins, cette forêt n’aurait plus rien à vous offrir. Je suis certaine que toutes les créatures qui y vivent ont senti votre présence et savent qu’elles sont à votre service ». Esquissant un sourire, elle ne savait jamais vraiment si elle en avait le droit. Le doute, les inquiétudes, c’était son quotidien et celui-ci ne semblait pas prêt de changer.

Accueillant Charles à bras ouverts dans le lit, elle continuait de parler. Elle n’avait jamais vraiment pu se confier à quelqu’un avant lui. Ici, tous tremblaient sous l’ombre du comte, personnage à présent menacé par les ambitions d’un jeune homme récemment humilié. Il lui intima de se taire lorsqu’elle évoqua les conséquences que son comportement pourrait susciter. Baissant les yeux dès qu’il éleva la voix, Jeanne serra les dents par réflexe. Si seulement elle pouvait échapper à cette vie... Tant de créatures souffraient et elle n’en pouvait plus de ces peurs permanentes. S’attendant à ce qu’il ne la frappe (les réflexes étant très ancrés ), elle fut surprise d’être à nouveau entraîner dans des jeux amoureux. Oui, il avait voulu la séduire et une fois encore, il y parvenait. Pourtant, l’équilibre était fragile : au fond d’elle même, elle sentait ce rugissement prêt à s’exprimer, tel un dernier souffle de vie capable de la mener à une fin rapide. Fragile, elle était également fatiguée, même si elle refusait de s’écouter la plupart du temps ou si elle s’enfonçait dans des rêves d’enfant

*
**

Certains jours marquaient une vie : la naissance d’un enfant, un mariage, la perte d’un parent... Jeanne de Joigny allait bientôt connaître l’une de ces nouvelles expériences. Endormie dans le lit, elle s’étira longuement dans les draps et ouvrit les yeux. Il manquait Charles De Valois. Contrariée, elle se redressa tout en écartant ses cheveux qui lui brouillaient la vue. La vie à Joigny était pleine de tension. Le comte passait son temps à braver le fils des Valois sauf que la jeune femme avait compris qu’un coeur sombre se cachait sous des airs angéliques. Un coeur sombre qui s’ourdissait de haine et de rancoeur. Il avait été clair : ce mariage était une humiliation. Et le comte de Joigny, en passant son temps à vouloir le dominer ne faisait que rendre la situation invivable. Il ne fallait pas se leurrer, il tentait avant tout de pousser Charles hors de son domaine. Et Jeanne ne comprenait pas vraiment pourquoi le Valois ne souhaitait pas vivre ailleurs. Elle avait cru qu’il était du genre à voyager, à visiter sa famille et ses amis, à parader devant le roi de France, mais non. Ils étaient toujours là. Elle observa le bleu sur son bras qui s’estompait et son regard fut soudain attiré par un rouleau. Reconnaissant l’écriture de Charles, elle fronça les sourcils. Pourquoi lui donner rendez-vous dans un lieu pareil et sans personne ? Hésitant un moment sur la conduite à tenir, elle se leva et appela une servante. Jetant le mot dans les flammes, elle regarda l’encre brûler, emportant son secret dans les airs. Alors qu’elle brossait ses cheveux, elle apprit que son père était parti chasser seul, suite au défi lancé par le Valois.
La nouvelle tourmenta Jeanne. Charles ne faisait rien sans avoir quelque chose en tête. Il la violentait parfois mais c’était de sa faute, elle le concevait. Elle ne correspondait pas à ce qu’il avait espéré. Si seulement son nom avait été plus prestigieux... Le destin en avait voulu autrement. Mais cette chasse en solitaire ne valait rien de bon. Obéissante, elle congédia la servante et longea les murs jusqu’à la forêt. Elle trouva sans peine le lieu du rendez-vous et aperçut Charles d’un peu plus haut. Commençant par le saluer, elle lui assura être seule également. Allait-il la tuer pour se débarrasser d’elle ? Oh, qu’il fasse. Au fond, elle était déjà morte depuis longtemps. Plongeant son regard dans le sien, elle devina tout de suite que quelque chose allait arriver. A moins que ce quelque chose ne s’était déjà produit. Frissonnant, elle restait à distance.
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MessageSujet: Re: L'alliance la plus absurde de France ♔ ou l'histoire du second fils de Valois et de sa dame de Joigny. L'alliance la plus absurde de France ♔ ou l'histoire du second fils de Valois et de sa dame de Joigny. - Page 2 EmptyDim 7 Fév - 18:47


❥ charles & jeanne
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Alors que je commençais à s'impatienter, j'aperçus une silhouette qui s'approchait. C'était une femme à la chevelure blonde comme le blé, qui tenait  fermement un pan de sa robe dans sa main droite, alors que son regard était concentré sur le sol, éprouvant sans doute des difficultés à gravir la montée pour me rejoindre ainsi vêtue. Les habits des femmes n'étaient guère propice au randonnée secrète dans les forêts, c'était un fait. Il s'agissait évidemment de mon épouse Jeanne, modèle d'obéissance en devenir, grâce à mon œuvre. Après avoir été rassuré sur le fait qu'elle était bien venue seule, selon les ordres que je lui avais donné, je m'approchais d'elle.

Mon épouse avait l'air effrayée. Je pouvais la comprendre ; mon message était inquiétant. Je ne lui avais pas demandé de me rejoindre sur le rebord de la fontaine de la demeure, et je ne l'attendais pas un bouquet de fleur à la main comme le voulait les rêves romantiques des filles naives comme elle. Je lui avais demandé de me rejoindre seule dans un endroit précis de la forêt, ce qui n'était pas un lieu approprié pour une femme, et je n'avais ni présent, ni fleurs à lui offrir. A la place, j'avais du sang sur les mains. Mais elle ne pouvait pas encore le voir, étant trop loin.

« Bien. », répondis-je. « Je ne t'ai pas demandé de venir pour te tuer, tu sais. Tu n'as rien à craindre, alors approche, et efface moi cet air ahuri. », dis je, comme si j'avais lu dans les pensées de la jeune femme qui craignait en effet que je sois capable de la tuer et de me débarrasser ensuite de son corps. J'en étais capable, en effet, elle ne se trompait pas. Mais je n'en avais nulle envie, et je n'avais aucun intérêt à le faire. « Comment te sent tu ? Tu vas mieux, depuis ce matin ? », demandais je, faisant bien sur allusion au fait que son père avait commis l'immense erreur, en ce jour, de la toucher à nouveau. Ma femme. A moi. Celle que personne d'autre n'avait le droit de toucher.

« Ton père a commis une très grosse erreur, ce matin. Tu sais que je ne supporte pas qu'il te fasse du mal. Je lui avais dit que je ne l'accepterais plus. Tu es ma femme. Il t'a déjà suffisamment violenté pour le reste de ta vie, il n'avait aucunement le droit de t'insulter, de te toucher, ou de te manquer de respect. », expliquais je.

Depuis les tout premiers jours de mon mariage, j'avais rêvé de l'instant que je venais de vivre des dizaines de fois. L'insolence du père de ma femme nourrissait mes pulsions les plus sadiques. Si seulement je n'avais pas eu à masquer tout cela, à me montrer prudent, je l'aurais tué d'une façon bien pire que celle pour laquelle j'avais opté. Combien de fois, à table, lors du dîner, n'avais je pas imaginé lui planter une hache dans le crâne ? Ou le vider de son sang à coup de faucille ? A la place, j'avais du me satisfaire d'un combat au couteau. C'était si peu original. Mais j'étais tout de même satisfait, et comme après chaque chasse, chaque acte de violence, c'étaient mes pulsions charnelles qui s'emparaient de moi. Plus Jeanne s'approchait, plus j'avais envie de lui déchirer sa robe...Patience. J'avais d'abord une grande nouvelle à lui annoncer.

L'inclinaison des branches de l'arbre le plus proche gênaient ma vision. J'abaissais donc l'une des branches de ma main et avançais à mon tour vers elle.

« N'aie pas peur. », lui dis je d'une voix douce car elle pouvait maintenant voir le sang sur mes mains. « Je ne te veux aucun mal, fais moi confiance. »,  ajoutais-je. « Ferme les yeux, j'ai une surprise pour toi. » Je lui tendis ma main, - oui, ma main pleine de sang -, l'invitant à me suivre. Je déposais un baiser au creux de son cou. Le Charles romantique, si peu présent, était irrésistible au yeux de Jeanne de Joigny de Valois, je le savais bien...

« J'ai eu une discussion avec ton père. Il n'était pas d'accord d'arrêter de se montrer aussi malveillant avec toi. Il prétendait qu'en tant que comte, il détenait l'autorité, et que je n'avais rien à dire...Il croyait sans doute que j'allais accepter cela, mais c'est mal me connaître de croire que je laisserais un homme faire du mal à ma femme. », déclarais-je. Je regardais mon épouse droit dans les yeux. « Il ne te fera plus jamais de mal. Ouvre les yeux. », lui demandais je. Devant elle, gisait le cadavre de son père tel un présent.
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Jeanne De Joigny a écrit:
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Jeanne s’interrogeait. Pourquoi ce rendez-vous secret dans les bois ? Cela ne présageait rien de bon. Combien d’histoires horribles avait-elle entendu depuis l’enfance ? Certains maris étaient prêts à tout pour se débarrasser d’une femme qu’ils n’avaient pas choisi et Charles lui avait clairement fait comprendre qu’elle n’était pas son choix ni même à la hauteur de son rang. Bien sûr, tout ceci la peinait. Elle faisait tout pour ne pas lui faire du tord et le contenter mais elle avait l’impression que rien ne suffisait jamais. Lentement, mais sûrement, elle tombait sous son emprise. Elle n’avait pas vraiment le choix. Marchant difficilement, il lui fallut bien une heure pour le rejoindre. Un soupir s’échappa de ses lèvres quand elle aperçut cette colline qu’il allait falloir gravir. Attrapant sa robe pour relever suffisamment le tissus pour ne pas tomber, elle gravit les derniers mètres en faisant attention aux branches. Et le vit enfin.

La jeune fille était sur ses gardes. Qu’allait faire son mari ? La pendre à un arbre ? La poignarder en plein coeur ? Ou bien était-ce le genre de surprise digne de ces belles histoires de chevaliers qui s’échangeaient également auprès du feu et d’un conteur ? La peur la tenaillait et en même temps il y avait une forme de résilience face à son destin. Jeanne de Joigny n’était que de la petite noblesse, quand bien même son père se montrait aussi arrogant que Charles de Valois. Il ne devait sa félicité qu’à ses relations, et certainement pas par lui-même. Mais c’était déjà le jeu des apparences. Son oeil fut attiré par les tâches carmins. Ou de la boue. Avait-il creusé un trou pour l’enterrer vivante ?

Seuls les mots de Charles parvinrent à la sortir de sa terreur. Se mordant nerveusement la lèvre inférieure, elle approcha, toujours docile. Elle ne savait plus vraiment ce qu’elle faisait, elle suivait simplement les ordres, comme un soldat le ferait sur un champ de bataille. Quel était ce sang ? La situation lui échappait et elle ne comprenait pas. Charles battait constamment le chaud et le froid et elle avait toujours l’impression d’être idiote face à lui. Mais quand il s’inquiétait pour elle... C’était comme si chaque mot blessant s’évaporait loin, comme si les nuages sombres se dispersaient pour laisser le soleil briller comme jamais sur un monde féérique. Comment se sentait-elle ? La question pouvait être un piège mais elle ne l’envisagea pas. Les coups, elle y était habituée et elle avait connu pire. « Je... ». Vais bien ? Non. Les élancements de douleur étaient toujours là. Et elle ne pouvait pas mentir.  « Je souffre encore mais j’ai connu des jours plus sombres... ».

Baissant les yeux, elle avait honte. Honte d’être cette victime incapable de se défendre. Si seulement elle était née comme un fils. Elle aurait su se battre et aurait certainement depuis longtemps fait tomber le bourreau. Quoique, son père ne l’aurait jamais battue alors, il aurait eu ce fils attendu. Il aurait été ce père qu’elle pouvait parfois voir chez d’autres. Dieu en avait voulu autrement et à présent elle allait découvrir un autre visage de Charles. Ce dernier commença à lui rappeler que l’acte de son père lui était insupportable, qu’elle lui appartenait et qu’il était désormais le seul à avoir des droits sur elle. Oui, elle était bien désormais sous sa seule autorité. Mais pensait-il vraiment ce qu’il disait sur ses droits et le respect ? C’était un monde d’hommes, les femmes n’étaient pas vraiment faites pour le pouvoir. Certaines parvenaient à y toucher, mais il leur fallait toujours un homme pour se faire. « Mon père est certainement trop ancré dans ses vieilles habitudes pour se souvenir que vous êtes désormais celui qui a autorité sur ma personne. L’alcool peut facilement affecter sa mémoire. »

La distance entre eux s’était réduite mais Jeanne s’arrêtait dès qu’il prenait la parole. C’était comme s’il était capable de l’hypnotiser. Ce sang... Quel était ce sang ? Un frisson lui parcourut l’échine. Son rythme cardiaque accéléra et ses pupilles s’élargissaient encore. Il abaissa une branche et franchit la distance. Il avait du sang sur les mains. Sursautant, un léger cri de surprise et d’effroi la tétanisa alors qu’il tentait de la rassurer. Ne pas avoir peur. Lui faire confiance. Cherchant son regard, il avait cette forme d’assurance et aucune once de méchanceté. Jeanne déglutit et finit par obéir. Elle ferma donc les yeux et sentit une main poisseuse attraper la sienne. Elle allait défaillir. C’était quelque chose de... Un baiser dans son cou suffit encore à la rassurer. Il n’allait pas la tuer. La situation restait tout de même malsaine mais il ne voulait pas la tuer. Il l’emmena quelque part. Ses pas étaient incertains, toujours gênée par sa robe. Que voulait-il lui montrer ?

Avant de le savoir, Charles lui expliqua patiemment qu’il avait eu une conversation. Au passé. Il utilisait le passé. Sur le moment, Jeanne n’y prêta pas vraiment attention quoique inconsciemment cela ne fit qu’augmenter son anxiété. Ouvrir les yeux. Le voulait-elle vraiment ? Elle hésita et laissa ses paupières se soulever. Tout d’abord, ce fut les yeux de Charles qu’elle vit. Son regard était profond et il y avait quelque chose de froid et d’implacable. Plus jamais ? Et, soudain, en périphérie de sa vision, elle distingua quelque chose. Ramenant les yeux sur l’objet, elle reconnut le cadavre du Comte de Joigny. De son père.

Rien n’arrêtait un Valois. Elle le mesurait pleinement à présent ce qu’il venait de faire : il avait assassiné un comte ! Et il venait d’en faire sa complice ! Comment comptait-il s’en sortir ? Les hommes de son père pourrait toujours réclamer justice et Charles n’était pas vraiment en bonne place. N’avait-il pas dû l’épouser ? Elle, petite noblesse sans importance dans le royaume de France ? Consciente qu’il la testait, il ne fallut pas longtemps à Jeanne pour comprendre. Une ancre de son passé venait de tomber. Une ombre venait d’être ravalée par les enfers. Et personne ne devait savoir. « Je vous suivrai, Comte de Joigny ». Il comprendrait ainsi qu’elle lui resterait fidèle. Elle ne pouvait décemment pas le remercier, ce ne serait pas convenable. Dieu allait probablement les punir mais elle ne l’abandonnerait pas. Tout ceci restait tout de même traumatisant et le sang sur sa main lui donnait l’impression désagréable d’avoir participé à tout ceci. Son âme était damnée.
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